Quelques mots avec… roman ausen

Un peu avant la sortie de son premier EP, Night Tracks, Roman Ausen a accepté de me rencontrer pour en parler.

À seulement 22 ans, Roman est au début de son projet pourtant déjà très abouti. De son parcours à ses ambitions musicales, en passant par ses inspirations, il a fait part d’une grande générosité pour cette interview.

QUELQUES MOTS AVEC… ROMAN AUSEN

Unis Son : Pour commencer, parles moi un peu de ton parcours.

Roman Ausen : J’ai commencé la musique, vers 10-11 ans, par la guitare et très rapidement j’ai su que je voulais me professionnaliser. j’ai intégré un lycée qui était avec une option musique. Arrivé en terminale, j’ai fait quelques rencontres mais j’avais rien encore de très concret comme ce que je m’étais imaginé. Du coup je me suis dit bon bah j’arrête et je fais des études que dans la musique et je vais sur Paris. C’est un peu un parcours atypique parce que je suis arrivé sur Paris quand j’avais 17 ans. ça m’a permis après de faire des nouvelles rencontres et d’avoir plus encore l’envie de me professionnaliser là-dedans.

US : C’est ta vocation alors ?

RA : Je me suis pas laissé le choix de tenter autre chose, je sais même pas qu’est-ce que je pourrais faire d’autre d’ailleurs.

US : Tu peux me parler de comment tu t’es réapproprié Moneymaker ? Qu’est-ce que tu as voulu faire à travers cette nouvelle version ?

RA : La première version date de 2020, à la fin du COVID. J’étais rentré chez mes parents, j’avais pas tout le matériel pour faire de la musique. J’avais juste mon mac et les touches du clavier. J’étais moins dans ce truc de composer des nouveaux morceaux, parce que je n’avais pas le matériel à disposition. Mais tout est parti de ce riff de basse. Et ensuite, au moment du déconfinement, quand j’ai pu retourner sur Paris, j’avais déjà tout en tête, les guitares, la voix, etc. Je suis vite rentré, j’ai tout réenregistré. Et ça a donné la première version.

Cette deuxième version, qui est présente sur l’EP, j’ai voulu tout ré-enregistrer, même si finalement il n’y a pas énormément de choses qui ont changé. Sur la première version, il y avait de l’orgue au niveau du solo, au niveau du bridge. Là, j’ai remplacé ça par une sorte de synthé. Sinon j’ai tout réenregistré pour que ce soit plus facile au niveau du mix et du mastering. J’avais envie peut-être de faire quelque chose de plus propre. Mais il n’y a pas de grande différence, c’est une version qui est un peu plus propre mais qui reste quand même fidèle à la première.

US : Je trouve qu’elle est un peu plus dans l’esprit de Night Tracks. Il y a un côté légèrement plus disco peut-être un peu plus nightlife. Parle-moi de ces influences que tu as eu pour l’EP.

RA : Je dirais que Moneymaker, c’était le point de départ de ce projet parce qu’à la base, je venais de styles un peu rock, indie rock, etc. En fait, en arrivant sur Paris et en étudiant dans la musique, ça m’a permis de découvrir plein d’autres styles musicaux avec lesquels je n’étais pas spécialement familier. Moneymaker, ça a été vraiment le premier morceau où j’ai osé un peu mélanger des influences rock que j’avais d’avant avec de nouvelles influences, que je venais de découvrir, en l’occurrence un peu la funk, et aussi d’accepter de rendre les trucs un peu plus pop.

Sur les autres morceaux, les influences c’était majoritairement de la musique un peu des années 70 début 80, entre ce côté disco et funk, sans spécialement être trop ancré dans le passé. Et en essayant d’avoir une touche de modernité dans la manière dont ça a été fait. Je ne suis pas passé par un studio traditionnel. J’ai tout fait ici dans mon appartement, donc c’est un peu plus homemade, on va dire. Le but, c’était quand même de pouvoir arriver à proposer un premier projet professionnel et qualitatif en faisant avec les moyens un peu du bord.

US : J’aurais jamais pu dire que tu avais enregistré ça dans ton appartement. 

RA : C’est un bon point parce que c’est vrai qu’aujourd’hui, faire de la musique en écouter c’est peut-être plus simple. Déjà il y avait une question budgétaire, de pas passer en studio parce que pour le coup le temps c’est vraiment de l’argent. Et il y avait aussi l’envie d’arriver avec un premier projet qui me ressemble. Peut-être que j’en serais sorti frustré, si j’étais passé par le studio à me dire ‘j’ai passé une journée à dépenser telle somme et au final j’en sors avec quelque chose où je me dis j’aurais peut-être pu faire mieux’. Alors que là en n’ayant pas de contraintes, à part celle que je me pose, je pense que ça a permis d’obtenir quelque chose qui était déjà assez fidèle à la vision que je m’étais faite.

US : Au niveau de tes influences, est-ce que tu en as qui ne sont pas spécialement musicales qui viennent agrémenter ton écriture ?

RA : Pas spécialement. Ce qui était important pour moi, c’était de redonner de l’ampleur à la basse. Parce que dans le style rock, la basse a tendance à être un peu en arrière, mais à l’inverse, dans des styles comme le funk ou le disco, elle est bien plus présente. Du coup, c’était peut-être essayer de lui donner plus d’importance. Sur un morceau comme Moneymaker, qui est quand même un peu orienté rock, et peut-être le plus rock de l’EP, je voulais vraiment donner un rôle central à la basse. Et étant moi-même pas bassiste de base, vu que j’ai commencé par la guitare, c’était assez intéressant de s’intéresser à un instrument qui n’est pas l’instrument de prédilection du genre, et d’essayer d’en faire quelque chose. Donc j’ai l’impression que les influences ont été majoritairement musicales j’ai pas de souvenirs particuliers de films qui aient pu m’inspirer.

US : C’est intéressant comme démarche de passer de la guitare à la basse. Parle-moi de cette approche, de ce qui t’as poussé à faire ça.

RA : Souvent, quand je commençais un morceau à la guitare, c’était avec une base rythmique juste batterie, qui était très simple parce qu’uniquement des batteries en MIDI, par ordinateur. Donc j’avais pas la possibilité de faire énormément de break etc… Et puis, finalement, dans des styles comme le disco, c’est vrai que la batterie, elle est très simple, mais elle donne vraiment une base solide. Ça laisse beaucoup d’espace aux autres instruments, et en l’occurrence, la basse. Donc c’était plus simple de partir vraiment avec une section rythmique que le basse-batterie, mais d’avoir beaucoup d’espace pour la basse. C’était assez naturel finalement de me dire, ok, je cherche une ligne de base et ensuite je construis autour de ça.

Roman Ausen Interview

US : Night Tracks, c’est ton premier EP solo. Qu’est-ce que t’aimerais faire après ça ?

RA : La volonté de me lancer dans un projet solo, ça remonte vraiment à il y a un an à peine. Quand j’ai commencé ça, j’avais déjà quelques morceaux de côté, mais je ne savais pas encore trop comment les sortir. Si j’allais faire ça via des singles au compte-gouttes, via un album ou alors via un EP. Et ensuite je me suis dit finalement l’EP, c’était peut-être le parfait compromis. Je voulais arriver quand même avec un projet où je peux le sortir en physique, et je trouvais que ça permettait de s’ancrer, d’avoir quelque chose d’un peu plus solide.

Dans les morceaux que j’avais déjà de côté, j’avais déjà imaginé une certaine cohérence entre les titres. Pour la suite, est-ce qu’après l’EP, ça sera plutôt des singles au compte-gouttes ou alors carrément un deuxième EP. Parce qu’il y a des morceaux que je n’ai pas encore pu utiliser pour Night Tracks. Je compte me servir de la période creuse cet été pour penser à la suite, et potentiellement revenir à la rentrée peut-être avec un single et pourquoi pas un EP pour l’année d’après. C’est encore en réflexion.

US : Peut-être des live aussi, à Paris ?

RA : Carrément. Là, j’ai eu un concert la semaine dernière, le 29 avril, au Supersonic, juste avant la sortie de l’EP, le 3 mai. Ensuite, il y a potentiellement une date, mais c’est encore en discussion, pour le mois de juillet. Mais ça devrait se confirmer dans les prochains jours. Ce sont les seules dates avant les vacances d’été, avant de revenir à la rentrée et anticiper quelles sont les nouvelles dates pour la fin d’année.

US : Est-ce qu’il y a des endroits que t’aimerais particulièrement faire ?

RA : Je suis vraiment dans le début de cette phase live. Jusqu’à présent les morceaux sortaient pas de mon appartement. Là, d’enfin pouvoir concrétiser la chose en proposant les morceaux en live et d’avoir un retour direct du public c’est assez stimulant. Mais c’est vraiment tout nouveau. Fin mars, c’était ma toute première date. Et là, la deuxième… Il y a plein d’endroits que j’ai envie de découvrir, même si je suis déjà très content d’avoir commencé par ce par quoi j’ai commencé.

Je ne m’attendais pas à pouvoir faire le POP UP du Label et le Supersonic, c’était quelque chose que je visais déjà depuis un petit moment, mais il fallait attendre le bon moment pour prétendre y jouer. Pour moi, c’est symbolique parce que c’est un des premiers endroits que j’ai découvert à mon arrivée sur Paris. Je suis pas mal sorti dans cet endroit et je continue toujours à y aller autant. Donc, de pouvoir y jouer, c’était quand même assez important. Sur Paris, il y a plein de scènes cools. La Boule Noire, le Point Éphémère, des salles comme ça ce serait énorme.

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US : On parlait de pouvoir sortir quelque chose de physique, c’est vrai que la musique, même si c’est très dématérialisé, on aime bien quand même avoir l’objet physique. Tu le sors en CD, ou est-ce que tu le sors en vinyle aussi ?

RA : Alors ça sera CD, pour le moment. C’était important pour moi, en sortant un projet comme ça, d’avoir le support physique et pouvoir le vendre à la fin des concerts. Mais pour le moment CD seulement. C’est vraiment une question de budget. C’était plus simple de commencer par ça.

US : Est-ce qu’à un moment donné, t’aimerais pouvoir sortir un vinyle ?

RA : Carrément, oui. J’aimerais plus pouvoir faire des vinyles vraiment quand il y aura l’album. Mais c’est clair que si j’avais eu le choix même de faire les deux, j’aurais foncé, j’aurais fait les deux.

US : On arrive déjà la fin de notre entretiens… alors : quel est ton premier souvenir musical ?

RA : Je pense que le premier… pour donner un peu de réponse au tac au tac, je pense que le premier souvenir, c’est David Bowie. La musique de David Bowie. Parce que je ne viens pas d’une famille de musiciens, mais mes parents ont toujours écouté beaucoup de musique. Je dirais que ça m’a un peu inculqué quelques bases, et notamment mon père qui est assez rock. C’est un grand fan de David Bowie et du coup naturellement il me faisait écouter sa musique.

Des souvenirs que j’ai, ce sont des albums, quand il en sortait en 2001-2003, qui passaient dans la voiture. J’ai le souvenir d’un album qu’il a sorti en 2003, qui s’appelle Reality, avec le morceau de titre d’ailleurs, où je m’amusais à reproduire un peu le refrain de ce morceau alors que j’étais sur un quad électrique. Et je pense que c’est mon premier souvenir vraiment musical, à travers David Bowie.

Avec ce beau souvenir, Je remercie encore Roman Ausen de m’avoir accordé ces quelques mots, sur son projet et ses ambitions. L’EP Night Tracks sort demain. La review sera bientôt disponible sur le blog.


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📷ROMAN AUSEN – BEN CABIROL & JADE LEGRAND 
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