Spinnerette

Publié le 01 juillet 2009 par Zikaddict


Anthem Records
Sortie : juin 2009

Quand la chanteuse de meilleur groupe punk du début de la décennie décide de renouveler son genre, forcément, elle prend des risques. Surtout quand elle a à ses bottes une ribambelle d’admirateurs tout-émoustillés qui l’attendent au tournant. Et ça, c’est l’histoire de Spinnerette.

Parfois, l’attente suscite la désillusion. On attendait l’album de Spinnerette depuis si longtemps. C’est en août 2008 que la chanson “Valium Nights” a été lâchée sur leur site Myspace.
A l’époque, tous les fans de Brody Dalle sautillent sur place en espérant l’album promis depuis Mathusalem. Car ça fait un moment que la miss australienne n’a rien sorti : le dernier album des Distillers date de fin 2003 … Mais on ne peut pas sautiller éternellement sur place, et surtout pas dix mois. Alors c’est presque avec lassitude qu’on accueille cet album aussi inespéré que Duke Nukem Forever.
Si la pochette fait penser à celle de Bitchin’ de Donnas, Brody n’a aucune envie de sonner punk-pop, ni punk du tout sur le premier album de son nouveau groupe. Non, ce sera plutôt dans la tendance QOTSA (Queen of the Stone Age)/Kyuss de son mari Josh Homme. Si le choix est respectable, encore faut-il qu’elle soit capable de tenir la longueur d’un album. Et c’est là que ça coince.
Première surprise, point de “Valium Nights” dans la liste. Spinnerette se paie donc le luxe de se priver de sa meilleure chanson.
Second effet Kisscool, cet album est quand même très mou, à croire que Brody Dalle a oublié que sa ”fan base” est constitué de brutes épaisses qui n’ont que faire des ballades romantiques.
Mais il y a quand même de bonnes pistes. Comme “Ghetto Love”, premier clip du groupe, sorti en EP en décembre 2008, ou “The Walking Dead”, avec ses guitares très distordues, voire “The Driving Song”, plus lente et mélodieuse.
Mais la meilleure chanson de l’album est sûrement “All Babes Ares Wolves”, car on y retrouve le râlement qu’on connaissait de Brody à l’époque des Distillers ; cette piste est le résidu punk du disque, le dernier petit bout qui nous est offert.
Plus conceptuel, “Impaler” est une indéfinissable chanson folklorique irlandaise qui mérite le détour.
A coté de ça, on doit se taper d’insipides ballades rock que ni la mélodie du chant, ni les coups de guitares très épars ne parviennent à rendre intéressantes. Et dire que ces chansons sont peu jouissives est une litote.
Le pompon revient quand même à la piste “Baptized By Fire” avec laquelle [attention, je risque de me faire assassiner pour ce que je vais dire…] Brody pourra parfaitement représenter le Kosovo au prochain concours de l’Eurovision. Ecoutez-la, je vous jure…
Au final, c’est l’histoire du verre à moitié vide / à moitié plein. Chacun verra.
D’un côté, il y aura les purs fidèles des Distillers qui diront “c’était mieux avant”, de l’autre, il y aura les fans de la belle Brody qui seront ouverts à ses nouveaux horizons musicaux.
Objectivement, on se dit qu’avoir attendu toutes ces années pour ce résultat, c’est un peu décevant.