Junior Kelly, Love So Nice

Love So Nice

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VP Reccords
Sortie : février 2001

S’il y a bien un disque indispensable dans une discothèque de reggae actuel, c’est Love So Nice de Junior Kelly ; une bombe reggae roots/dancehall/ragga accoustique, avec des refrains qui tuent, des chœurs qui vous font chavirer, et des tubes en pagaille. Le titre éponyme,”Love so nice”, est à lui seul une excellente raison de vous le procurer instamment.

Morgan Keith, alias Junior Kelly, est le petit frère du célèbre DJ, Jim Kelly, membre éminent du Killamanjaro Sound System.
Bien que Jr. Kelly ait commencé sa carrière au milieu des années 80, il faudra attendre 1995 pour que le chanteur/DJ sorte son premier hit, “Got To Hell”, qui fut censuré par le gouvernement jamaïcain. Rasta convaincu, Jr. Kelly, dont l’inspiration vient de «la vieille école» (Bob Marley, Dennis Brown, Garnett Silk, Ken Boothe, Alton Ellis…), se refuse à écrire des chansons légères, si ce n’est des chansons d’amour, et met un point d’honneur à se concentrer sur des textes «conscients». Stylistiquement, Junior Kelly est d’ailleurs souvent comparé à Sizzla et Buju Banton, de par son penchant pour le «roots reggae» engagé, mais aussi au niveau de son style de voix et son affection pour le dancehall «uplifting».
Finalement la carrière du «singjay» (comprenez par-là, un «DJ qui chante»), décollera cinq ans plus tard grâce aux hits, “Love So Nice” (tube immédiat basé sur le riddim “Stir It Up” de Bob Marley) et “What Would It Take”, et sort son premier album, Rise, en 2000, qui ne connaîtra malheureusement pas un grand succès - en partie à cause du fait que l’opus ne contient aucun des deux hits -, ce qui n’empêche pas le reggae-man jamaïquain de s’imposer rapidement comme l’un des artistes majeurs de la nouvelle scène dancehall new-roots.
En 2001, Junior Kelly sort deux albums coup sur coup ; Juvenile et Love So Nice.
Ce troisième opus (première sortie sur le label VP Records) est un bon exemple de son aptitude à produire en masse des singles à succès.
Sur l’album, on retrouve bien sûr le super tubesque, “Love So Nice”, mais aussi quelques singles déjà parus sur les séries de 45 tours, tel que “Clean Heart”, “Go Down Satan” (”Badness Nuh Play” riddim), “Sleep Last Night” (”Smooth Wind” riddim), sans oublier quelques autres singles très populaires comme, “Hungry Days”, “Juvenile”, “Paradise”, “Sunshine” et “Black Woman”. L’opus offre aussi l’occasion d’entendre une nouvelle version du titre, “Jah Nuh Dead”, ainsi que quelques morceaux aux influences pop, comme “Standing Firm” et “Well Runs Dry”… autant de tunes qui montrent la versatilité du reggae-man.
Des morceaux comme, “Boom Draw,” “Hungry Days,” et “Jewel of the Nile” (”Sudd” riddim) sont des titres précieux que les fans de Kelly reconnaîtront de vieilles mix-tapes bien roots à souhait, et on saluera particulièrement le morceau, “Clean Heart”, qui ouvre l’album et apparaît une deuxième fois - vers la fin - dans une version semi a cappella encore plus puissante et exaltante… à vous dresser les poils sur le dos !
Pour clore cette chronique de Love So Nice, on ne résiste pas à l’envie de citer notre punchline favorite de l’album ; «If love so nice, tell me why it hurts so bad ? / Si l’amour est si bien, dis moi pourquoi est-ce qu’il fait si mal?» … l’éternelle question jusqu’à ce jour restée sans réponse…
Un disque à posséder absolument !

Dr Phil Sehr-Gut

Matez le clip vidéo du titre “Love So Nice” :