Yoko Ono Plastic Ono Band

Between My Head And The Sky

yoko-ono.jpg
Chimera/La Baleine
Sortie : Septembre 2009

Tous aux abris !! Yoko Ono est de retour. Un peu comme la fille qui sort de l’écran dans le film, Ringu, Mme Lennon n’en a pas fini de faire cauchemarder son monde. Lyrique, expérimental, mystérieux, poétique… autant de qualificatifs pompeux qui ne sauraient servir d’excuses à la plus grande aberration de l’histoire de la pop.

On dit souvent que les meilleurs partent les premiers. L’élégance du gentilhomme nous interdit de nous pencher sur le cas de Yoko Ono. Pourtant, il faut bien avouer qu’à l’échelle du rock’n roll, celle qui est née avant Jimi Hendrix, avant Buddy Holly, avant même Elvis Presley, fait figure d’icône “coelacanthiforme”. Un peu comme le poisson des profondeurs, elle n’a jamais vraiment évolué. C’est un truc bizarre, c’est pas très beau, mais au moins, c’est discret. Surtout on se demande ce que ça fait encore là, et aucun raisonnement darwinien ne vient à bout de l’énigme Yoko Ono.
Alors oui, les fans de la Japonaise doivent bien exister, quelque part. À quoi peuvent bien ressembler ces êtres qui crient au génie devant les oeuvres de l’artiste ? Quel âge peuvent-ils bien avoir ? Sont-ils de vieux hippies ou de jeunes bananes ? Mordent-ils ? Pierre Bourdieu n’ayant jamais écrit sur le sujet, nous sommes encore une fois sans réponse.
Face à tant d’interrogations et une telle surdose métaphysique, on n’ose même plus se demander ce qu’il y a effectivement “entre sa tête et le ciel” (Between My Head And The Sky).
En fait, on y trouve quinze pistes. Avec des guests de choix ; la musicienne japonaise Yuka Honda du groupe Cibo Matto, des potes de Keigo “Cornelius” Oyamada, son fiston Sean, plus une tripotée de musiciens talentueux.
Prenez le titre “Hashire, Hashire”, ça groove franchement pas mal et le trompettiste assure sérieusement ; mais comme c’est un disque de Yoko Ono, il faut bien qu’elle chante des bruits par-dessus. Et c’est là que le disque tourne au vinaigre. Yoko Ono n’a jamais su chanter. Alors elle meugle, elle mugit, elle parle … bref, elle masque son manque de talent par une couche de pseudo avant-gardisme, pour paraître intellectuelle là où il n’y a que du vent. Un procédé qu’elle utilise depuis quarante ans quand même… Du vieil avant-gardisme en fait.
Si un logiciel permettait de supprimer la voix de Yoko Ono, on obtiendrait un album lounge assez sympa.
Les titres “Between my head and the sky”, “Watching the Rain”, “Ask the Elephant!” ont une base musicale intéressante, mais la parvenue du rock fait tout foirer à coups de masturbation cérébrale. Et on ne peut que rire quand Sean Lennon précise qu’elle a écrit six chansons en une seule après-midi. Lesquelles ? Celle où elle fait “Hoooo Hooooo HaaaAAaaaa“, ou celle où elle imite le singe “Hinnnnn Hiinnnn” ? Six chansons donc. Bigre !
L’humour atteint son paroxysme sur la dernière piste. Yoko prend une louche (ou un truc du genre), la tape plusieurs fois sur un évier en inox, dit clairement “It’s me, I’m alive“, et re-tape encore quelques fois la louche… sûrement pour dire à Sean : “Les royalties de ton père, c’est pas encore pour toi !!!”
Yoko Ono peut continuer à remettre des prix en faveur de la paix; qu’elle fasse aussi des concerts pour la paix si elle le veut…
Symbole d’une génération qui voulait changer la Terre mais qui en aura pillé les richesses comme aucune autre auparavant, Madame Ono peut se la couler douce encore quelques années avec le grisbi de “Imagine”.
En fait, il n’y a pas d’énigme Yoko Ono ; il y a que des disques qu’on n’a juste pas envie d’écouter.