Berri Txarrak

Payola

berri-txarrak.jpg
GOR Diskak
Sortie : Septembre 2009

Bonne nouvelle! Berri Txarrak a sorti un nouvel album! Si ces trois charmants garçons sont originaires de la ville de Lekunberri, ils ne sont point Berrichons, mais bien Basques de Navarre. Et bien qu’ils chantent exclusivement dans leur langue vernaculaire, ils restent à coups sûrs l’un des meilleurs groupes rock espagnols.

Des cinq albums précédents de Berri Txarrak, on aura surtout retenu, Libre© (2003), contentant un duo avec le chanteur de Rise Against et Jaio.Musika.Hil (2005) avec la chanson “Oreka”, certainement leur plus aboutie du groupe.
Pour leur nouvel opus, Payola, les basques continuent sur la même base post-grunge. Cette fois, ils ont carrément été enregistrer les pistes à Chicago, sous la houlette de Steve Albini (guitariste/chanteur de Shellac et producteur prolifique ayant fait ses preuves avec Nirvana, Jesus Lizard, Dionysos pour ne citer qu’eux).
Albini, comme à son habitude, privilégie l’enregistrement “façon live”, brut et sans effet sonore.
Pour Berri Txarrak, il en résulte un son âcre et raide. La guitare et la batterie sont largement mises en avant par rapport au chant et (surtout) à la basse. De fait, les basques sonnent moins métal que sur leurs albums précédents. Les chansons paraissent plus sales, comme enregistrées à l’arrache dans un garage. Si on peut se demander s’il fallait nécessairement aller jusqu’à Chicago pour obtenir ce résultat, on a au moins la satisfaction d’être en présence d’un groupe que ne triche pas sur ses capacités musicales.
La voix douce et mélodique de Gorka Urbizu, même dans une langue aussi mystérieuse que le basque, parvient à rendre tous les morceaux intéressants.
“Folkore”, “Dortoken mendean” ou “Hasi eta Bukatu” sont trois des brûlots les plus mémorables de l’album. Mais, comme les pauvres cordes des guitares sont torturées sans ménagement tout au long du disque, il est difficile de parler de tube. On est ici à l’opposé des principes de la pop et ça ne rend pas forcément Berri Txarrak très accessible au plus grand nombre. Ce qui est dommage, car ce groupe gagne vraiment à être connu, surtout en France où il est largement ignoré.
Reste que vous aurez la possibilité de les voir sur scène en octobre avec nos Burning Heads nationaux… si toutefois vous n’avez pas peur de vous en prendre plein les oreilles !