Skip The Use

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Calysta - NPE
Sortie : Octobre 2009

Besoin de vitamines? Envie de sautiller ou de trémousser son popotin ? Skip the Use est là pour ça. Avec leur son qui fait irrésistiblement penser à un groupe anglais, les Nordistes déboulent avec un album à faire danser les plus paraplégiques d’entre nous.

Pour ce qui est de “laisser tomber les convenances”, l’équipe de Skip The Use en connaît un rayon. Car pendant quinze ans, ces petits gars du Nord ont sévi dans le groupe Ska-Punk Carving avec trois albums au compteur. Enfin, presque quinze ans… car seul le chanteur tout-tatoué Matt Bastard était présent aux origines de cette belle aventure. Devenu punk-minoritaire, il s’est donc plié aux goûts moins revendicatifs et plus dansants de ses collègues.


Du point de vue ressources humaines, Skip the Use conserve, en plus du chanteur, les mêmes batteur/guitariste/bassiste que Carving (ce qui donne dans l’ordre Max, Yan, Jay). Seul Lio a du abandonner son saxophone Ska pour le clavier. Et depuis deux ans, la petite troupe œuvre sous son nouveau à travers moult concerts et premières parties prestigieuses (comme Trust ou RATM). Voici donc enfin l’album éponyme, le premier, le vrai, le tout beau ; Skip The Use.


Enregistré au studio Yellow Sub de Suresnes, ce disque est un condensé de ce que le groupe a réussi à écrire de plus entraînant. Dans le principe, cela se situe quelque part entre les Test Icicles, les Pigeon Detectives, Bloc Party et Gossip. Le mot d’ordre : du rythme et de la danse, point barre.
Dès “Bastard Song”, vous êtes fixés. Les riffs sont courts, la voix se veut légère, la rythmique ulta-efficace. Le disque est relativement linéaire, mais les pépites sont nombreuses, comme “Bullet”, ou le post-funk, “Give me”. Quelques surprises apparaissent avec le punky “Don’t Wanna be a Star”, l’excellent “Hell Parade” au refrain imparable, et le très entraînant “Antislavery” à la rythmique faussement ska.


Vous l’aurez remarqué, ça ne cause pas beaucoup français sur cette galette, une habitude qui date de leur précédent groupe. Mais on peut quand même, dans le cadre du débat sur l’identité nationale, dire que l’on est fier, en tant que Français, de cet album qui prouve qu’on sait faire autre chose que les BB Brunes ou les Plastiscines. Non mais…


Pour en revenir à l’album à proprement parler, il faut avouer que ça fait du bien d’entendre un groupe de rock, vraiment rock, capable de faire émerger un son qui lui est propre, qui n’est pas la énième redite sans créativité de Gang of Four. Il n’y a vraiment aucune raison de bouder ce disque ; c’est accessible à tous, énergique, parfaitement maîtrisé et bien produit.
Et Carving dans tout ça ? Il reviendra un jour ou l’autre, mais en beaucoup plus méchant nous promet-on.

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