Queens Of The Stone Age

Era Vulgaris

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Interscope/Polydor
Sortie : juin 2007

Il y a des albums comme ça que l’on n’arrive pas a se décider à chroniquer. À la déception des premières écoutes, et après les avoir vus sur scène, on se prend soudain a vivre une espèce de révélation… Mais oui, plus on l’écoute et plus cet album est tout bonnement génial. Puis on se ressaisit ; non, vraiment, ils ont frappé tellement fort avec Songs for the Deaf, qu’il leur sera désormais impossible de faire mieux.

Pourtant le riff tournoyant en fin de “Turnin the Screw”, les bouts de mélodies bancales qui retombent immanquablement sur leurs pieds tel un chat jeté en l’air, la voix à la limite du maniéré de Josh Homme, les saillies de gratte après chaque refrain (en est-ce vraiment un ?) de “Sick, Sick, Sick”, les paroles grandioses («it’s like diamond…and shit»), les refrains aériens perdus au milieu de morceaux apparemment mal foutus avec une jambe plus longue que l’autre, mais qui s’avèrent au final de bien fins danseurs, aux mouvements aussi improbables que gracieux, tout ça, et bien plus encore, participe au charme irrésistible d’Era Vulgaris, à sa capacité d’attraction inexplicable.
Comme la laideur, il fait peur d’abord, comme l’intro angoissante de “Misfit Love”, peur de l’inconnu, impossible de savoir a l’avance ce qui va se passer la minute d’après dans un morceau, la seconde d’après dans une ligne de chant. Sorti tout droit des Desert Sessions, c’est peu de dire que le très «radio friendly», “Make It With Chu” offre une oasis apaisée au milieu de ce disque fascinant sans queue ni tête, à la laideur envoûtante.
Moins évidente mais tout aussi calme, “Suture Up Your Future” est l’illustration même de toute la beauté tordue des chansons de la bande à Homme et débouche sur l’un des sommets de cet album, “River On The Road”, road-trip halluciné toutes vitres baissées dans le soleil couchant fonçant nonchalamment vers l’inconnu forcément dramatique… le véhicule s’écrasant sous le rouleau compresseur policier de “Run Pig Run”… et les lumières dansent, dansent dans l’ambulance qui file vers le Mexique (cola) là-bas derrière la frontière finale de l’album…
Le meilleur album de QOTSA ? Certainement pas.
Le plus régulier ? Ouhhh que non.
Le plus fascinant ? Peut-être bien…
Le plus intriguant ? A n’en point douter !

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Matez le clip du titre “Sick, Sick, Sick” sur Youtube :
www.youtube.com/watch?v=CcXCaXz0GbU

Matez le clip du titre “Make It With Chu” sur Youtube :
www.youtube.com/watch?v=135LCGFuEQM


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