Panama! 3

Calypso Panameno, Guajira Jazz & Cumbia Tipica on the Isthmus 1960-75

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Sound Way
Sortie : Novembre 2009

Pour le troisième volet de la série de compilations, Panama !, Will Holland, Roberto Gyemant et Miles Cleret se sont replongés dans les vieux bacs à vinyles de l’isthme de Panama afin de sélectionner un florilège de sa culture musicale des années 60 à 75. L’album met l’accent sur le calypso et recense au total une vingtaine de perles rares des «combos nationales» les plus populaires de l’époque.

Que les choses soient claires ; je ne suis, d’une manière générale, pas tellement friande de compilations, et encore moins de «world music»… En disant cela, je me rends néanmoins compte de l’énormité du mensonge que je suis en train d’écrire, car plus accro à cette série de compilations que moi, tu meurs, et pour rien au monde je n’aurais laissé à quelqu’un d’autre le privilège de chroniquer le dernier-né des Panama!.
À l’instar des précédents volumes, Panama! 3 offre un tour d’horizon de la culture musicale (d’une richesse inouïe !) de cette étroite langue de terre où s’entrelacent joyeusement les influences d’Amérique du Nord, d’Amérique Latine, des Caraïbes et d’Europe.
Inspiré tant par les vibes du mouvement «black power» venant des Etats-Unis que par les sonorités afro-antillaises émanant de la Jamaïque et de Trinidad/Tobago, le son des groupes panaméens de l’époque (les «combos nationales») fusionnait habilement tous les styles de cet environnement multi-culturel.
Bien que pour ce troisième volet Gyemant et consorts aient choisi de mettre le calypso à l’honneur (en sélectionnant plusieurs titres de Lord Panama & The Stickers, Lord Cobra, Soul Apollo et Black Czar), l’album reflète toutefois parfaitement la multiplicité des styles et des groupes en vogue de l’époque.
Un peu de cumbia (”Carretera Al Canajagua” de Amalia Delgado, “20 De Enero en Ocu” de Yin Carrizo) et de boogaloo (”Up Tight” de Los Silvertones) par-ci, une pincée de guaracha (”Bilongo” de Papi Brandao), de shingalin (”Shingalin En Panama” de l’Orchestra Los Embajadores) et de bomba cole (”Me Lo Dijo Una Gitana” de Panaswing) par-là, un soupçon de soul-jazz (”Moving-Grooving” de Little Francisco Greaves, “Carmen” de Los Silvertones) aux entournures… et hop ! Vous voilà le cœur en fête pendant plus d’une heure !
Les morceaux, remasterisés juste ce qu’il faut pour rester le plus fidèle possible aux enregistrements d’origine, n’ont rien perdu au charme du grain vintage d’antan, avec leurs percussions sales, leurs distorsions de guitares délavées et leurs voix d’un autre temps… mais toujours aussi grisantes.
Un disque tout simplement essentiel !