A Silver Mt Zion_Kollaps Tradixionales


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Season of myst/Constellation
Sortie : Février 2010

Tout débute un peu comme une BO de Deadman de Neil Young ; quelques notes de gratte erratiques avant qu’un violon mélancolique vienne rejoindre le chant sur cette longue dérive hasardeuse qu’est “1″. Un violon ? Que dis-je ? Très vite c’est un ensemble de cordes qui viennent épauler le chanteur qui a l’air bien à la peine pour rester juste, comme sur tout le reste de l’album, il ne quitte ni la cuisine dans laquelle la voix semble avoir été enregistrée, ni, surtout, le fil du rasoir sur lequel il pose continuellement sa voix désespérée.

Lo-fi épique ? Après tout pourquoi pas.. on n’est plus à un sous-genre prêt dans le rock !
Estimant sans doute que la fin du morceau risquait fort de dérailler sérieusement s’ils ne trouvaient pas un subterfuge à ce chant peu agréable, nos amis décident d’ajouter quelques chœurs féminins. Malheureusement, le tout fait plus “cache misère” qu’autre chose, car notre homme y tient, il braillera comme un ado devant la glace de sa salle de bains sur du Tokio Hotel jusqu’à épuisement du long quart d’heure que fait le morceau.
On se décrispe un peu sur l’intro pêchue de “2″, mais voila que notre ami braillant se met à scander ses paroles, abandonnant temporairement ses envies de chanteur de stade. Avec ses 7 minutes et une mélodie plus accrocheuse portée par un mur de gratte bien saturément d’égueulasse et des cordes inspirées (allant jusqu’à l’orientalisme sur certains passages), on arrive finalement presque à faire abstraction de ce chant vraiment vilain. On se prend alors à espérer que la suite de Kollaps Tradixionales passera mieux et que seule, finalement, la prétention de l’ouverture avait quelque peu faussé notre jugement tant elle était éloignée des capacités réelles du brailleur en chef.
Écoute après écoute, quel que soit l’angle sous lequel on tente d’aborder une nouvelle fois l’épreuve, le doute subsiste.
Ce type croit-il réellement en son talent, ou est-ce un effet de style hautement artistique que d’essayer de chanter au diapason de cette musique parfois dissonante, sale et désespérée ? Se pourrait-il que l’on n’ait rien compris ? Que l’on passe totalement à côté de l’œuvre d’un artiste majeur ?
Sûrement… enfin… peut-être… quand on en vient à se poser ce genre de questions à propos d’un disque, il est bon de se souvenir que dans la montagne de productions actuelles, il y a des artistes mineurs qui ont sorti des perles naïves et/ou directes sans prises de tête intellectualisantes, et il est encore meilleur d’y retourner sans délai…
Iron Lion Zion !