John Butler Trio

April Uprising

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Because
Sortie : Mars 2010

Décidément, il semblerait que ce soit la nouvelle grande tendance aux antipodes, après Wolfmother c’est au tour de John Butler de céder à cette mode qui consiste, pour tout trio qui se respecte, à dégager toute sa section rythmique (soit quand même les 2/3 du personnel) avant de se lancer dans un nouvel album. Le sympathique Ben Harper australien revient donc avec une toute nouvelle formation qui lui permet, du coup, de s’affranchir des carcans acoustiques qui firent son succès et sa renommée internationale, notamment sur scène.

Alors quoi de ce JBT électrifié ? Eh bien lâchons le morceau sans plus tarder, c’est une excellente surprise.
Là où un Ben Harper avait quelque peu perdu de son âme en se branchant, John Butler, lui, sait faire preuve d’une inspiration sans cesse renouvelée passant, sans rien perdre de son art de composer d’imparables petites chansons que l’on fredonne sur son vélo le surf sous le bras, passant donc de petites poperies gamines, badines (”One Way Road”), à d’énormes clins d’oeil aux Beasty Boys de Girls (”I’d do Anything”) sur fond de steel drums, ça et là, on pense à des Red Hot pas encore “stadisés” (”Close to You”), et même, une fois la prise branchée, à un Hendrix en apesanteur (”Fool for You”). Mais n’allez pas croire que John ait vendu son âme à qui que ce soit, ou change son fusil (enfin, sa gratte plutôt) d’épaule.. non, non, on retrouve sur cet album des titres beaucoup plus “classiques” (”Ragged Mile”, “Don’t Wanna See Your Face”, “Take Me”) et ce sens incroyable des mélodies immédiates (”Johnny’s Gone”).
Juste histoire de donner aux plus dubitatifs d’entre vous l’envie de vous précipiter sur April Uprising, c’est une superbe “Weezerie” du bush qui vient clore cet album enthousiasmant, le grand John s’amusant, pas la même, à aller planquer le single le plus évident, en toute fin de galette.
Ils sont peu ceux qui, sur la seule foi de la qualité de tous les autres titres, peuvent se permettre une telle facétie sur un album… et moins nombreux encore ceux que la maison de disques laisse faire, sachant très bien que quiconque a déjà vu l’énergumène sur scène, y retournera les yeux fermés et achètera l’album, single ou pas.