Gonjasufi

A Sufi And A Killer

gonjasufi.jpg
Warp
Sortie : Mars 2010

Oulala, la gifle ! Ou plutôt, le coup de poing américain (du Nevada, pour être précis) que voilà ! Comme une bonne droite en pleine poire, un crochet dans les gencives, un bourre-pif en plein «dans le mille Émile», A Sufi & A Killer assène une raclée magistrale de trip-hop-électro-space.. Une perle de soul psychédélique ravagée, ou un truc de «ouf mental», comme ils disent, les djeunz.

Le label de Sheffield, Warp, empiète sur les plates-bandes de Ninja tunes en sortant le premier album de Sumach Ecks (aka Gonjasufi) ; un type pas banal, portant dreadlocks et barbe de 13 ans, qui manie le sampler un peu comme Hendrix jouait de la gratte… avec génie et créativité !
Avec A Sufi And A Killer, ce prof de yoga du Nevada signe un album audacieux, foutraque et immédiatement addictif, mêlant le psychédélisme et la virtuosité d’un Captain Beefheart et d’un Jimi Hendrix, le trip-hop nébuleux et cyclothymique d’un Tricky, l’électro onirique d’un DJ Shadow, le «garage rock 60’s» et grungeries teigneuses des Stooges, le hip-hop monomaniaque de J Dilla, sans compter une bonne dose de vibes tribales et indiennes, et de vocaux hypnotiques de muezzins fous et de soulmen psychopathes.
Sur cette œuvre hybride et génialement barrée, produite par Mainframe, Gaslamp Killer et Flying Lotus, Gonjasufi fusionne avec brio soul et transe religieuse…
Tel un trip mystique dont on ne revient pas indemne, A Sufi And A Killer embarque l’auditeur dans une expérience sonore bizarroïde, obsédante, fascinante et décidément inclassable.
Un disque complexe et cohérent…
Un album culte, tout simplement.


pub