Bouddha Sticks & Jah Pearl

Publié le 29 mai 2010 par Zikaddict

Motherland
 

Gibraltar/Musicast l’Autreprod
Sortie : Mai 2010

« Qui ? Jah Pearl et Bouddha Sticks ? Jamais entendu parlé ! », songez-vous probablement en haussant les épaules. Heureusement, vous avez cliqué sur la bonne fenêtre et saurez bientôt tout (ou du moins, un peu plus) sur ces reggae-men et leur premier album intitulé, Motherland

Élevé à la dure dans une famille franco-martiniquaise, David Lucas (aka Jah Pearl)  grandit essentiellement dans la rue avec l’espoir d’une vie meilleure, notamment grâce à la musique reggae pour laquelle le jeune homme voue un amour inconditionnel. Il collectionne alors les petits boulots et se lance dans la musique avec la conviction inébranlable que sa bonne étoile veillera sur lui et guidera ses pas à travers cette jungle impitoyable… ce qu’elle fit, d’ailleurs.
Jah Pearl se fait rapidement remarquer par le label hollandais, Runn Records, qui l’invite régulièrement à se produire lors des soirées qu’il organise. Puis, en 2007, sa bonne étoile lui fera croiser le chemin du groupe de reggae, Bouddha Sticks, une rencontre qui s’avère décisive, vous vous en doutiez.
L’entente (humaine) et l’alchimie (musicale) entre les artistes est immédiate. Les musiciens de Bouddha Sticks confectionnent à la voix de Jah Pearl un habillage musical taillé sur mesure, chaque instrumentation étant adaptée spécialement à son flow et texture vocale.
Partageant la même adoration pour le reggae et une fascination commune pour la Jamaïque et sa culture, les «partners in riddims» se rendent à Kingston où ils passeront un mois, le temps d’enregistrer leur premier (véritable) album, Motherland, aux célèbres studios Tuff Gong (le berceau du reggae roots).
Le résultat de leur équipée entre les collines de Montego Bay et le ghetto de Back-To, est un disque oscillant entre authentique son jamaïcain et  nu-roots dansant.
Jah Pearl pose son flow, fluide et impeccable, essentiellement en anglais sur des mélodies ensoleillées et des rythmes appelant irrésistiblement à la danse. Les titres bénéficiant de featuring sont sans doute les points forts de l’album, je pense en particulier aux titres “Who We Are” avec Spectacular, “Rising” avec Chezidek et “Poverty” avec Mabrakat.  
Et comme par hasard, les deux points faibles de Motherland sont les deux seuls titres chantés en français (”C’est Pour Ceux” et “La Route Pour Zion”)… sorry, mais c’est la vérité… bref.
Il n’empêche que l’album est dans l’ensemble une bonne surprise qui vous propulse tout droit sur un hamac se balançant mollement entre deux palmiers.

Dr Phil Sehr-Gut