Stateless

Publié le 11 mars 2011 par Zikaddict

Matilda


Ninja Tunes/PIAS
Sortie : Février 2011

Fondé en 2003 par Chris James, le groupe anglais, Stateless, sort aujourd’hui (4 ans après son premier opus éponyme) un nouvel album initulé, Matilda. Distillant un venin trip-hop planant et hypnotique, cet album, tout en finesse et maîtrise totale, est fascinant et dangereusement addictif.

Très (trop) souvent, les topos promo que l’on reçoit avec les albums sont redondants, emphatiques, exagérés, voire carrément mensongers. On ne remerciera d’ailleurs jamais assez les rédacteurs de ces fameux kits promos de nous offrir l’occasion de se taper des bonnes barres de rire !
Mais parfois, il arrive aussi que certains de ces topos promo soient bien rédigés et intelligents… qu’ils soient inspirés, qu’ils aient une âme. On sent et apprécie d’autant plus le fait qu’ils aient été murement réfléchis, ressentis, et non qu’ils ont été griffonnés avec les pieds sur un coin de bureau.
Tel est le cas de la bio accompagnant le nouvel album de Stateless, Matilda.
Pour une fois même, les attaché(e)s de presse ont tellement fait du bon boulot que ce serait vraiment trop bête de ne pas vous en faire profiter ! Voici donc le pitch parfait de la galette :
“Combien de fois dans les bios que vous recevez on vous vente les qualités épiques ou cinématiques de tel ou tel album ? Combien d’artistes avez-vous entendus dire, comme Chris James, chanteur de Stateless, qu’il avait “pensé cet album comme un voyage” ??? Mais certaines fois, c’est tout simplement vrai et vous ne pouvez faire autrement que l’admettre. Grâce aux 11 titres du deuxième album de Stateless, vous pouvez enfin concrètement mettre un son sur ces mots faciles. Avec l’intervention de Damian Taylor (producteur/programmateur pour Björk), Matilda réunit songwriting classieux et rythmiques décalées, avec suffisamment de basses et d’interférences électroniques pour satisfaire les nerds glitch les plus tatillons. Le résultat est assez spectaculaire.”
C’est le cas de le dire ! Dès l’ouverture du “Curtain Call”, l’auditeur est catapulté dans une dimension parallèle… dès lors, on sait que l’on a affaire à quelque chose de spécial et que l’on ne ressentira pas indemne de ce trip. Les titres suivants ne font que renforcer ce sentiment jouissif d’évoluer sur un terrain non cartographié.
“Ariel” et sa ligne de basse puissante et ses vocaux rappelant parfois étrangement ceux de Thom Yorke. “Miles To Go” et sa mélodie sineuse et entêtante. “Assassinations” et ses gros beats électroniques taillés au scalpel par Taylor. Le fameux groupe de cordes, Balanescu Quartet (qui a notamment repris Aphex Twin), apporte une dimension classieuse à la puissante “Song For The Outsider”. L’opus se clôt quelque part en Europe de l’Est avec le poignant, “I Shall Not Complain”, qui achève ce rêve étrange, sombre et mystérieux, par une touche de mélancolie lumineuse.
Un petit bijou à découvrir de toute urgence !