Yppah

avril 7, 2012

Eighty One

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Ninja Tune/Pias
Sortie : Avril 2012

Joe Corrales Jr, a.k.a Yppah, est de retour sur la scène abstract hip-hop avec Eighty One. Trois ans après le plaisant, They Know What Ghost Know, le chicano-texan nous livre aujourd’hui un troisième album toujours aussi plaisant, donc.. à défault d’être réellement pertinent.

Pour l’enregistrement de ce nouvel album, le “Texicano” est allé s’aérer l’esprit du côté de Long Beach, où il semblerait que l’air hautement “THC-isé” californien ait eu définitivement raison de sa créativité et asphixié toute tentative d’inspiration.
Nommé d’après son année de naissance, Eighty One compile en 11 titres tout ce que la crême de la scène électro/abstract hip-hop/trip-hop downtempo nous avait déjà proposé il y a une dizaine d’années.
Aussi, dur de parler de cette nouvelle mouture sans faire du “name dropping” à gogo et succomber à la tentation (pour ne pas dire, l’obligation) d’évoquer toutes les références du genre que le jeune homme a fort adroitement pillées..
Des trips instrumentaux, planants et cinématiques digne d’un des premiers albums de DJ Shadow (”Some Have Said”, “Paper Knife”), des mélodies électro-lounge aériennes minutieusement calquées sur les premiers succès de Moby (”R. Mullen”), quelques arrangements à la Boards of Canada (”Blue Schwinn”) par-ci, quelques balades languissantes à la Bonobo (”Happy To See You”) par-là, sans oublier un accent fortement “Björkesque” aux entournures (”Film Burn” et “Soon Enough” feat. Anomie Belle), ce dernier album de Yppah reprend toutes les recettes qui ont fait recette il y a 10 ans… comme ça au moins, il est sûr de ne pas se planter. Et quitte à pomper sur les autres, autant copier des “succès immédiats et écrasants”.. bah voui, il est pas con le gars !
Or si les productions, à la fois riches, voluptueuses et obsédantes, charment inévitablement l’oreille dès les premiers tours de pistes de l’opus (mention TB en la matière au très réussi “Never Mess With Sunday”), Eighty One fait tout de même l’effet d’un coca-cola chaud et éventé siroté sur une plage californienne ; le décor est plaisant, mais ça manque tout de même un peu de fraîcheur et de pétillant.