Yan Wagner

octobre 5, 2012

Forty Eight Hours

yan-wagner.jpg
Pschent
Sortie : Octobre 2012

Fraîchement rentré de Brooklyn, Yan Wagner, jeune producteur franco-américain nous propose un premier album tout en contrastes. Tour à tour sombre et lumineux, joyeux et nostalgique à la fois, rythmé et dansant, des nappes synthétiques, un pied appuyé, une voix grave plaquée sur des morceaux aux sonorités électronique/pop new wave typées 80’s, Forty Eight Hours projette l’auditeur dans un univers aux ambiances classieuses et hautes en couleurs.

Avec un tel patronyme, Yan pouvait-il échapper à une carrière de musicien ?
Belle gueule ténébreuse au regard pénétrant, comme il s’affiche sur la pochette de son premier album, Yan Wagner s’est révélé, en 2010, aux critiques et au public avec un single, “Recession Song, une entêtante ritournelle pop aux motifs électroniques.
Le franco-ricain, qui imagina un temps devenir pianiste de bar, commence alors à se faire un prénom dans l’Hexagone.
Après une année passée à New York, le parisien autodidacte compose, entre deux jobs alimentaires, une quinzaine de titres qui dessinent un univers (éclectique) et affirment une voix (blanche). Toute la singularité de Yan Wagner tient dans sa posture d’électronicien qui chante et qui refuse de se cacher derrière ses machines… Autrement dit, un chanteur de pop électronique.
En citant des références aussi diverses que D.A.F, Philip Glass ou DJ Hell, il lève seulement un pan de sa discothèque.
Pour peaufiner son premier album, Forty Eight Hours, Yan Wagner a trouvé un producteur à l’écoute et à la culture large ; le pionnier inclassable de la french touch, Arnaud Rebotini. Ensemble, l’osmose est totale.
Si la thématique temporelle du disque est déjà arrêtée (comme l’annonce l’explicite titre, “Forty Eight Hours”, premier single choisi aux réminiscences New Order), Wagner s’en remet à l’expertise d’Arnaud dans son studio du 18ème arrondissement. Là-bas, ils empilent les boîtes à rythmes (TR-808, TR-909) et les synthétiseurs vintage.
Gardant à l’esprit le modèle d’Exit Planet Dust (1995) des Chemical Brothers comme premier album accompli, Yan trouve la bonne formule, entre pop mélodique et production technoïde…. et “pour le reste, j’ai écrit les paroles en buvant du vin rouge”, explique le musicien.
Au milieu de titres accrocheurs à la Depeche Mode (”Vanished”, “Elementary School” et “Follower”), des morceaux comme le slow contemplatif, “Le Spleen De l’Officier”, le punkadélik, “Stranger In Town”, ou encore l’irrésistible duo bilingue avec Étienne Daho, “The Only One (un i)”, dévoilent d’autres facettes de Yan Wagner.
Un disque surprenant et séduisant.