Alain Lahana : dans les coulisses de l’ami des rockstars

Publié le 25 septembre 2015 par Betcmusic @betcmusic

Le vendredi 25 septembre 2015 dans Interview, Music, Opérations

L’équipe de Spicee part à la rencontre des producteurs, éditeurs, managers qui se cachent derrière les Dieux du rock. Premier rendez-vous pris aux côtés de Fabrice Brovelli avec Alain Lahana, tourneur des plus grandes stars du rock et meilleur ami de Patti Smith.

Toulouse, épicentre rock’n’roll

Toulousain de naissance, Alain Lahana est un personnage marquant dans l’histoire de la scène internationale du rock. Il débute avec un fanzine musical à l’aube des manifestations de Mai 68, appelé « Tartempion ». Avant de se diriger rapidement vers l’organisation des concerts. Il fait ses premières armes sur Potemkine, groupe de jazz/rock des années 70.

De prime abord, les riffs de guitare railleurs et énervés ne lui procurent aucune émotion. Il est plutôt passionné par le virage glam rock opéré par David Bowie, et l’avènement du rock progressif avec l’apparition de Genesis. Il s’ennuie auprès des groupes français, préférant attendre patiemment les imports en provenance de l’Angleterre.

Au milieu des années 70, il prend une claque devant les concerts de Téléphone et de Bernard Lavilliers.  Des événements qui se transforment en émeutes incontrôlables, où les chapiteaux flambent, les barrières de police sont renversées et les CRS constamment appelés en renfort. Une véritable guérilla urbaine qui lui procure des sensations profondes et renversantes. Plus qu’une succession de râles de guitares et de lourdes basses, le rock devient un étendard, un flambeau, un porte-parole. Une raison suffisante pour quitter sa ville natale et découvrir les soubresauts du punk.

De Paul Personne à Patti Smith

Pendant l’été 1976 et le suivant, il crée avec des amis le festival punk de Mont-de-Marsan. Une ville qui jouit d’une scène rock organisée et diversifiée, dans une époque où les festivals avaient tendance à se retrouver interdits d’exploitation. Les médias de l’époque annonçaient quelques milliers de spectateurs, mais Alain Lahana a confié à Fabrice Brovelli qu’il y avait tellement de monde que c’était devenu incontrôlable. Comme une putain d’orgie romaine avec Paul Weller en César avec pour lauriers sa frange « beatlenienne » des 70’s. Outre les Jam, l’événement ramène en deux éditions les Clash, Police ou encore Little Bob Story, des mecs désormais inscrits au sang dans le panthéon du rock.

Mais Alain vise plus haut, et se fatigue vite du bordel de ces jeunes agneaux incoercibles. Il part en road-trip avec pour direction la capitale -en 4L, la classe totale- où il apprend les clés et les déboires du management musical.

Il commence en tant que manager pour Bernard Lavilliers, qu’il a rencontré lors du festival, puis du groupe Bracos Band, dirigé par René-Paul Roux, plus connu sous le nom de Paul Personne. Il enchainera avec Phil Collins pendant une vingtaine d’années, avant de finalement rencontrer Iggy Pop, une de ses idoles en concert. Une franche amitié perdura entre les deux, avant qu’il rencontre sa muse.

A l’écoute de Horses, premier album studio de Patti Smith, Alain se retrouve bouleversé. Sa voix scandée et abrupte, son style androgyne, la mélancolie romantique que dégage la jeune chanteuse de Chicago, envoûtent le manager. Décomplexée par le garage rock qu’elle distille, elle semble musarder comme une âme romantique, sortie d’un tableau de Caspar David Friedrich. Aux sons rustiques des pédales fuzz et des amplis aux transistors distordus de l’époque, elle apparaît telle une muse du rock, à l’élégance mystique aux yeux du fan de la première heure.

La mallette biblique du rock

Néanmoins, il lui faudra patienter jusqu’en 1995 pour qu’elle accepte d’être prise sous son aile. C’est aussi l’année de sa résurrection discographique, liée à la mort de son époux, Fred « Sonic » Smith, ancien membre des MC5 (qui est sans conteste l’un des trois meilleurs groupes de punk de l’histoire). C’est lors d’un concert à l’Olympia qu’Alain lui raconte ses péripéties, son voyage initiatique, et surtout ses allers-retours en Asie, pour laquelle Patti Smith éprouve une curieuse fascination. Il ne lui en faudra pas plus pour pérégriner vers les contrées lointaines de l’empire du soleil levant. Dont elle tirera d’ailleurs l’opus Gung Ho (Enthousiaste) l’année du nouveau millénaire.

Fort de ses expériences exceptionnelles auprès de certaines des plus grands artistes rock de la dernière décennie, Alain Lahana a surtout rencontré des amis. Des relations intimes qu’il a fondées au cours de ses pèlerinages mélodieux, et qu’il a rassemblées dans une mallette, version miniaturisée de la caverne d’Ali Baba. Le père de BETC POP, Fabrice Brovelli, a eu la chance d’ouvrir la boite de Pandore aux côtés des équipes de tournage de Spicee. Une discussion entre deux géants issus de mondes différents, réunis autour d’une cause commune et d’un slogan intemporel: non le punk n’est pas mort, et allez tous vous faire foutre avec votre mainstream de merde.

Retrouvez l’interview complète sur le site www.spicee.com, ainsi que des reportages épicés brandés 100% français et 100% digitaux, à déguster en toute impunité.

Par Adrien Delage, aka @Drounix, qui vous remercie et vous salue à la plume.