Floating Points

Elaenia

(Pluto)

Chercheur en neuroscience et musicien, Sam Shepherd alias Floating Points est passé maitre dans l’art de surprendre. Après avoir sorti plusieurs EP’s aux influences multiples, tendance dancefloor, celui qui est considéré comme l’une des valeurs montantes de la scène électronique, nous en met plein les oreilles avec son premier album Aleania, aux saveurs electro jazz qui ne sont pas sans évoquer, mais qui s’en rappelle, le norvégien Bugge Wesseltoft. Elevé au classique, il apprend le piano dès son enfance et est choriste à la Cathédrale de Manchester, boulimique de tous les spectres musicaux ou presque, Floating Points délivre un opus cuisiné aux petits oignons, où montées de cordes, poussées jazz, percussions groovy, électronique raffinée, forment un tout résolument nourri de son parcours personnel. Accompagné par sa formation, composée de 11 musiciens, il joue avec les moments de bravoure, à l’image des 10’43 » de son Silhouettes (I, II & III), aux circonvolutions psychédéliques. Mais le savoir faire de l’anglais ne s’arrête pas à la composition de pièces montées, capable de surprendre avec des titres à la pureté obsédante et au minimalisme quasi electro-acoustique, histoire de semer le trouble et de plonger l’auditeur dans un amas de sensations confuses et de rebondissements cinématographiques parfaitement dirigés. Loin d’être un album expérimental, comme j’ai pu le lire ici et là, Elaenia est avant toute chose, un concentré d’intelligence et de sensibilité, nourri de liberté et d’esprit d’aventure, capable de croiser comme un certain nombre d’autres artistes d’aujourd’hui, les palpitations chaque jour plus captivantes de la mondialisation et de la mixité. Très fortement recommandé.

Roland Torres

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