Rentrée montréalaise : Philippe Brach chante Dan Bigras

Pour camoufler une nervosité palpable, c’est en interprétant quelques lignes des succès de Dan Bigras que Philippe Brach a amorcé sa rentrée montréalaise hier au National.

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«J’commence avec toi, pour partir du bon pied», a-t-il entonné tel un client de Canadian Tire enthousiaste, juste après avoir retiré le masque avec lequel il n’aurait pas pu participer à une manifestation en toute légalité.

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«Je vais partir ma tournée devant 700 personnes à Montréal, c’est une criss de bonne idée», a confié la nouvelle Révélation de l’année de l’ADISQ. La scène était garnie d’un band extra-large et de carcasse d’animaux morts. De quoi plaire au public jeunesse qui pouvait facilement reconnaître Cornemuse.

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Sous une peau de raton se cachait d’ailleurs un mini-drum-à-sons-enregistrés sur lequel Brach pouvait frapper et nous faire entendre des rires en canne et autres sons sélectionnés par le maître de cérémonie. «Si vous ne riez pas de mes blagues, je prends le plaisir, j’en fait une boule et je vous le caliss dans dans la gorge», a-t-il prévenu avant de sortir sa boîte à suggestions.

«Je vais à Québec la semaine prochaine et je veux que vous écriviez ce que vous pensez des gens de Québec pour que je leur lise sur scène à ce moment-là», a-t-il expliqué en implorant Robert Lepage de s’inspirer de sa scénarisation à couper le souffle. «On va troller sur papier comme si on était en 1800», a-t-il ajouté.

Après quelques pièces de Portraits de famine et de La foire et l’ordre (2014), on a subi un entracte durant lequel un jeune homme à la voix aigüe souhaitait s’adresser à son ami Jimmy au balcon. «Jimmy, Jimmy, Jimmy», a-t-il hurlé pendant environ 57 % de la durée de l’entracte.

C’est en chantant Les trois ptits cochons de Bigras que Phil est revenu sur scène. Il a ensuite interpréter Ressac sur ta peau en compagnie de Guillaume Bourque.  «Je la fais presque jamais en show celle-là parce que je l’ai écrite pour Guillaume et il était toujours dans la salle, c’était trop difficile», a-t-il exprimé en témoignant de cette blessure amoureuse sûrement encore très vive.
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On a ensuite eu droit au subterfuge de l’année: Philippe Brach nous a lu à nous-mêmes ce que l’on pensait des gens de Québec. «Vous êtes beaux, surtout Claude Bégin», a dit quelqu’un qui aime probablement les centaures. «Bisous, bisous», a écrit quelqu’un qui avait collé sa gomme dans le papier (Phil l’a ensuite mastiqué avec joie). «Criss on essaye de vous aimer, mais vous nous rendez la tâche difficile», a adressé un autre spectateur.

La toune de l’épicerie Métro et la pub de Dodge Ram toutes deux vocalisées par Dan Bigras ont retenti dans nos oreilles avant que Philippe Brach interprète avec justesse Paranoid Android de Radiohead. C’était tellement juste qu’on peut commencer à attendre avec impatience le band Hommage à Radiohead.

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Klô Pelgag est venue participer à Si proche et si loin à la fois (comme sur l’album). Elle s’était déguisée en bas de laine pour l’occasion:

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En rappel, Brach a enchaîné Gaston et D’amour, de booze, de pot pis de topes. Deux chansons qui n’étaient pas si propices que ça pour danser un slow, quoi qu’en pensait ce couple qui a dansé cochon durant toute la durée du spectacle.

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PHOTOS: Élise Jetté