Rencontre mouillée avec Duchess Says

Pas besoin de vous rappeler qu’il mouillait en *** (insérez ici le sacre qui a le plus d’impact dans vos petits cœurs) hier soir. Mais à La Tulipe, pour le lancement de Sciences Nouvelles, y’avait pas juste de l’eau qui pleuvait: y’avait aussi de la bière, des ballons pis de la gouache. Retour sur une soirée pas pire wet.

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Moi en fin de soirée. J’ai l’air propre hein! Photo : Charlie Pouliche

Pensant avoir appris de mes erreurs passées, je décide de révolutionner mon propre travail journalistique et d’arriver à la salle non pas pour l’ouverture des portes, mais plutôt pour l’heure de début du premier set, telle qu’indiquée sur l’event Facebook du show. Mais tsé, comme dirait un prof qui trippe faussement pas sur Wikipédia: «Faut pas croire tout ce qu’on lit sur les internets.» Ça fait que j’ai quand même attendu une demi-heure, mais mon abondant prédrink était là pour me garder diverti en attendant l’arrivée sur scène des très ontariens Mick Futures.

Ça me laisse aussi le temps d’observer la déco, constituée de six bannières: deux avec des graals dessus, pis quatre qui présentent des photos vintages avec des dessins de perruques pis des noms de jobs drabes (genre bibliothécaire) écrits dessus. Très scientifique comme ambiance.

Le premier band sus-mentionné possède une agréable tendance new wave early 70’s, aka le bout où c’était ben punk pis le fun, avec un chanteur dont la voix est un cliché en soi, se situant entre celles de Bernard Summer et David Byrne. Une voix qui ne peut donc être supportable que dans un groupe new wave. Pour le reste de l’ensemble, on retrouve un drummer ben énergique, un claviériste avec des cheveux spéciaux, pis un bassiste avec le look le plus normal que j’ai jamais vu. Côté action de foule, je passe la performance au complet à danser tout en évitant soigneusement les bouches d’aération qui dégouttent du trop plein d’eau extérieur. Au moins ça rafraîchit un peu, mettons.

Sinon, ce qui marque le plus, c’est que la salle, hormis le parterre, est remplie de tables et de chaises avec des gens assis dessus. Dude, c’est le fucking show de Duchess Says! #lesmeilleursmoshpitauQuébec Dernière fois que je les ai vus, j’ai fini sur le stage à aider une de mes chums à faire du crowd surfing, au risque de kicker Annie-Claude, la chanteuse du groupe, dans la face. Me semble que tu t’assois pas dans ce temps-là: tu trashes!

D’ailleurs, le quota trash arrive assez rapidement quand Duchess Says monte enfin sur scène. La perfo commence sur l’entrée dans la salle d’un dude déguisé en prêtre avec un masque de soudure, des stroboscopes pis une genre de structure en vitraux. Annie-Claude, elle, tough pas deux tounes avant de se lancer dans le public pour un peu de crowd surfing, au risque d’étrangler deux-trois gars trop saouls avec son fil de micro.

Et c’est juste le début. Vers la moitié du set, le prêtre commence un sermon pis s’avance dans la foule en distribuant des guimpes aux plus méritants des fidèles présents. Bien évidemment, je réussis à mettre la main sur une de ces raretés, journaliste impliqué que je suis. Si impliqué, que deux minutes plus tard, je me fais renverser une bouteille de gouache bleue dessus, dont une proportion non-négligeable se retrouve dans ma bouche (rinçage à la bière) et sur mon cellulaire (pas de rinçage à la bière) pendant que je prends des notes. Pas longtemps après, je monte sur scène pour la deuxième fois de suite, tout en aidant les techs à protéger les pédales de guits de fans trop motivés. Mentionnons que le tout se passe sous une pluie de ballons pendant que des bières sont lancées par Annie-Claude au visage des gens et qu’une perruche géante flotte au-dessus du stage. Un bon plan de soirée, quoi.

Je ressors de là comblé: Sciences Nouvelles aura eu le lancement qu’il mérite. Et encore mieux: en sortant, je fais face à deux constats. Le premier, c’est que je passe assez près de rentrer dans Philippe Fehmiu, signe d’une soirée complète. L’autre, c’est que j’aurai même pas à prendre de douche avant de me coucher, vu l’association déluge-vélo à laquelle je fais face. Comme quoi tout est dans tout.