L’harmonieuse ingéniosité de Lydia Képinski

Publié le 23 novembre 2016 par Feuavolonte @Feuavolonte

C’était lors de l’Halloween 2015 que je me rendais à la VV Taverna pour la première fois. J’étais déguisée en Drake (parce que Hotline Bling) et j’y retrouvais gaiement moult quinquagénaires déguisés en hippies qui se remémoraient leur jeunesse folle sur des airs de musique disco. C’est à ce chaleureux bar sur Bellechasse que Lydia Képinski nous a accueillis, hier. Retour sur le lancement de son premier EP.

Lydia Képinski/Photo: Marielle NP

J’ai fait la connaissance musicale de Lydia il y a 7 Jours, comme le magazine. Je pourrais continuer à vous parler du magazine 7 Jours, mais il est grandement plus intéressant de jaser du lancement de ma nouvelle connaissance. Gagnante de plusieurs prix au dernier Festival international de la chanson de Granby, Lydia fait rire (pour vrai, elle est über drôle) avec quelques posts Facebook pour annoncer la sortie de son premier EP:

Lydia nous avertit tous d’arriver tôt dû à l’espace limité de maximum 100 âmes:

20 h

Après une marche hivernale et glissante, je traverse la porte médiévalement boisée de la VV Taverna. Malgré mes lunettes embuées, je remarque déjà un bon nombre de fans. Dans cette foule habitée de bonheur, nous pouvons discerner de nombreuses tuques de laine qui ne couvrent pas les oreilles (parce qu’avoir le look pêcheur, c’est plus cool que de se garder les oreilles au chaud) et beaucoup de lunettes de formes différentes (je m’inclus là-dedans, gang). Je me rends soudainement compte que mes seules mises à jour du fashion world, c’est lorsque je vais dans des shows à Montréal, surtout à la fameuse VV Taverna.

20h50

La taverne est presque remplie. Je me place d’emblée tout près de la «scène», en arrière de trois dudes de type Hanson Brothers (cheveux). Lydia se présente sur la «scène», ou plutôt sur l’espace-territorial-dans-un-coin réservé au band. Avec sa ganse de guitare brandée Revolver des Beatles, elle commence avec une chanson qui nous indique explicitement qu’elle ne veut point aller en Ontario. Étonnamment, elle ne semble avoir aucun intérêt pour le populaire parlement d’Ottawa. Je suis bouche bée!

Lydia nous demande avec une voix gênée, mais certes, très reconnaissante:

«Fait que ça va?»

À nous de dire:«Oui!»

Lydia: «Nice».

Je remarque une machine à fumée, délicatement placée en arrière de Blaise Borboën-Léonard (réalisation, alto et synthés), qui réussit à créer une atmosphère assez feutrée. Ne voyant aucune exagération fumigène sur la scène (merci au préposé à la machine), Lydia enchaîne avec son hit Apprendre à Mentir. Le public fait du lip sync de type professionnel lorsqu’elle nous dit que «l’amour est mort dans un coffre de voiture».

Stéphane Lemieux, au drum, agite la fumée provenant de la machine juste avant de poursuivre avec Andromaque. OK, oui, j’ai des frissons pis les yeux huileux. L’agilité exponentielle de Blaise et son alto impressionnent la foule et nous procurent à tous un sentiment de réconfort. Perso, je ne veux pas que la toune finisse.

En présence d’une légère odeur de liège, j’entends inopinément le premier accord de la chanson Brise-glace. Moi, quelqu’un qui parle de Pygmalion et d’être un brise-glace, ça me donne envie d’en savoir plus. Très mauvaise nouvelle: c’est la dernière chanson.

Après avoir eu les yeux bien mouillés, le public donne à Lydia ce qu’elle mérite: une bordée d’applaudissements et de sifflements assourdissants. Elle se lève debout sur une petite chaise de bois placée devant la foule.

Lydia Képinski/Photo: Marielle NP

Elle nous salue et nous remercie sur un angle de 180 degrés. Toujours debout sur la chaise, elle prend le micro et nous dit:

«Merci du fond du coeur et de tous les autres organes».

C’est sur une musique ambiante d’Amy Winehouse et après m’être enfargée deux fois dans un porte-poussière que je quitte la salle, enivrée de virtuosité.

Je vous laisserai sur cette citation qu’on trouve sur la page principale de son Bandcamp:

«Lydia Képinski est un humain de qualité quoiqu’assez grognon».