The Neil Cowley Trio : Du jazz au Festival de Jazz

Publié le 09 juillet 2017 par Feuavolonte @Feuavolonte

Breaking news: Y’a aussi du jazz au Festival International de Jazz de Montréal!

Alors que plusieurs dizaines de milliers de spectateurs s’étaient amassés sur la Place des Festivals pour accueillir Walk of the Earth et chanter à tue-tête les belles reprises du groupe ontarien, non loin de là, dans une atmosphère tout à fait différente, une poignée de personnes s’étaient rassemblées pour venir écouter The Neil Cowley Trio.

C’est vers 22 h 30, dans le cadre de la série Jazz dans la nuit au sous-sol de l’église Gézu, munie de murs de pierres, que débarque le trio londonien à l’allure un peu hirsute.

Leur dernier passage à Montréal remontait à 2010, également au Festival de Jazz de Montréal. C’était une étape importante dans leur carrière à l’international.

Ce trio piano, batterie et contrebasse, assez classique en apparence s’est enrichi de bien d’autres styles musicaux, et nous propose un jazz parfois nerveux, parfois envoûtant et souvent obsessionnel. Le style unique de Neil au piano est proche d’un math-rock où il va répéter la même courte mélodie jusqu’à l’épuisement puis en sortir pour nous amener dans un tout autre registre, épaulé de ses deux acolytes tout aussi talentueux.

La première partie du show était consacrée à leur dernier album Spacebound Apes qu’ils ont joué en quasi-totalité. Cet album sort un peu de leur registre précédent, très aérien, voire spatial. Quelques fioritures électroniques s’ajoutent aux sonorités acoustiques, ce qui crée une sorte de parasite sonore contrôlé, qui additionné à leur musique très soignée, nous transporte parfaitement dans leur univers.

Un peu comme aller écouter du Jazz sur les anneaux de Saturne:

On retrouve par la suite des rythmes très binaires sur The City and the Stars, qui avec sa montée  en crescendo et ses arrêts brutaux coupe véritablement le souffle au public qui d’ailleurs reste très connecté tout au long de la soirée.

En seconde partie ils reviennent sur leurs plus grand succès, comme le dit Neil Cowley avec son humour très british, ils vont donc jouer pour l’occasion des titres comme Slims ou Kneel Down entrecoupés par des anecdotes sur leur tournée. Le groupe quitte la scène aux douze coups de minuit après un beau rappel et l’acclamation de la foule.

Après plusieurs années d’attente pour avoir l’occasion de les voir en live, je suis comblé de retrouver leurs pièces réinterprétées avec tant d’énergie. Un peu surpris de ne pas voir une salle comble pour un groupe majeur de la scène post-jazz, à croire que le jazz n’est plus l’élément phare du Festival…