The rolling stones sans filtre

THE ROLLING STONES SANS FILTRE

Keith Richards, The Rolling Stones, à la U Arena, Paris, le 25 octobre 2017. (photo: Léa Fochesato)

Mercredi 25 octobre 2017, les légendes du rock, The Rolling Stones, ont donné leur dernier concert pour la tournée No Filter à la U Arena, à Paris. Nous avions la chance d’y être. Live Report.

C’est l’histoire d’un Time Lord, d’un vampire, d’un pirate et de Charlie Watts qui rentrent dans un bar… en sortent : The Rolling Stones et une tonne de tubes planétaires qui fonctionnent du feu de Satan à chaque fois que la première note est jouée à l’oreille d’un fan. Qu’ils aient passé un pacte avec le diable ou non, une chose est sûre, les papys britanniques tiennent encore un show convenable et passionnant pour les fans, comme moi par exemple.

Avant de voir ces hommes extraordinaires monter sur scène, c’est la mise en bouche avec Cage The Elephant beaucoup plus survolté encore que la dernière fois qu’on les avait vu en 2014. La mise en scène est énorme et on découvre un Matthew Shultz qui part dans tous les sens, qui laisse son corps prendre l’espace qu’il mérite, sur scène comme dans le public, et qui s’engueule avec un miroir. Bref, c’est électrique et puissant. On adore, évidemment.

THE ROLLING STONES SANS FILTRE

The Rolling Stones, à la U Arena, Paris, le 25 octobre 2017. (photo: Léa Fochesato)

Et puis, après un petit peu plus d’attente, le diable apparaît dans une lumière rouge fort sympathique. Dans son manteau de paillettes rouges, Jagger entonne le couplet. Un riff résonne et le pirate Richards et le Time Lord Woods apparaissent sur scène dans un effet de lumière blanche des plus prenants. Certains diront que ce n’est que du rock’n’roll, mais j’adore ça.

La mise en scène n’est pas démesurée mis à part les quatre écrans absolument énormes qui nous permettaient de voir leurs expressions en très haute définition. On s’attendait quand même à quelque chose d’un chouïa plus grandiose mais parfois la sobriété suffit pour un groupe déjà aussi énorme. Les dés sont jetés de toute façon.

Sont-ils des fous qui veulent mourir sur scène ou sont-ils ceux qui vont nous mettre à terre ? L’ambiance passe au bleu dans la salle. Elle peut paraît assez froide à première vue. Et on se rend compte qu’en effet on a peu échangé avec Jagger qui nous demande, bien sûr, si tout va bien. Plus tard il demandera si on « est a donf » et si on « kiffe » parce qu’eux, « kiffe[nt] ». Moment étrange. Mais peu importe.

THE ROLLING STONES SANS FILTRE

The Rolling Stones, à la U Arena, Paris, le 25 octobre 2017. (photo: Léa Fochesato)

Arrive le moment de la « demande du public ». On ne comprend pas bien comment le vote est fait et on passe à côté d’un sauvetage émotionnel qui nous aurait bien plu. On a, à la place, une explosion de couleur en arc-en-ciel. Comme quoi, on ne peut pas toujours avoir ce qu’on veut. Cette ambiance ne reste pas puisqu’ils la peignent en noir en un clin d’œil. Magnifique moment d’ailleurs.

S’il y avait des femmes des bastringues dans la salle il est possible qu’elles se soient senties heureuses de voir Keith Richards venir pousser la chansonnette avec une certaine humilité (de rock star), un grand sourire rassurant de papy et une belle émotion qui s’efface doucement avec lui en revenant dans les coulisses. Tu nous manques déjà, Papy Keith. Pas de panique cependant, il revient vite avec ces comparses, discret comme un promeneur de minuit mais avec la confiance d’un vieux spécialiste des combats de rue.

THE ROLLING STONES SANS FILTRE

The Rolling Stones, à la U Arena, Paris, le 25 octobre 2017. (photo: Léa Fochesato)

De longs solos nous bercent presque alors que la fin du concert arrive à grands pas. Les papys nous allument un bon rock dans une dernière ligne droite sucrée et bondissante avant le rappel. Ils auront su nous donner un abri pour la soirée et c’est avec une grande satisfaction que nous quittons la salle. Dernier concert de la tournée ou de leur carrière, nul ne le sait, peut-être même pas eux. Mais nous aurons eu le privilège d’assister à ce concert. Et ça, j’aime bien.


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🎸 Jeu: la setlist se cache dans cet article. Sauras-tu la retrouver?