CCF 2017 : Salle comble pour un sosie de Philippe Brach… de dos

Fallait prendre son mal en patience pour voir Philippe Brach au Club Soda, hier soir, pour le lancement de son nouvel album Le silence des troupeaux. À l’image du processus ayant mené à la sortie de l’album, le spectacle était parsemé de farces et attrapes. Bienvenue dans une soirée non-conventionnelle.

Par Élise Jetté et Marielle Normandin-Pageau

Après avoir attendu quelques minutes dans le froid glacial extérieur (y fait 3 degrés, mais le real feel est -1 donc considérons ça glacial tous ensemble), on entre dans le chapiteau du Club Soda, tuque sur la tête, phalangettes congelées.

Dès lors, on décide de vous faire vivre les deux ambiances possibles: l’une de nous se colle sur la scène et l’autre s’assoit au fond du balcon proche des toilettes. Deux perspectives valent mieux qu’une.

17H35

Le Club Soda est presque plein, pis la file est encore très longue dehors. On sait pas comment tout le monde va pouvoir entrer et surtout, comment les personnes déjà entrées pourront aller aux toilettes si l’envie leur prend.

Du fond du balcon:

On peut voir deux plantes sur les deux côtés de la scène. Du bamboo? Un Phil bien Zen?

Les reflets de lumières sur la construction du Club Soda nous donnent une petite vibe junglesque, en plus des plantes sur la scène! Ultime jungle vibe…

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La jungle/Photo: Marielle Normandin-Pageau

Près de la scène:

CCF 2017 : Salle comble pour un sosie de Philippe Brach… de dos

La pépinière/Photo: Élise Jetté

On constate l’ampleur de la zone de verdure et surtout l’omniprésence des feuillages qui bouchent la vue. En attendant le show, un jeune homme joue à Candy Crush, assis à l’ombre de ce qu’on pourrait difficilement qualifier de palmier miniature. Une commandite de la Pépinière Pierrefonds?

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Pas un palmier certain/Photo: Élise Jetté

18h02

Les lumières s’éteignent d’un coup. Il fait maintenant noir. On entend le premier «hummement» (?) de Mes mains blanches. Quelques spots de lumières s’allument sur scène et on réalise après peu de temps que le band fait dos à la foule. Tous les membres portent des masques sur le derrière de leur tête. Vous aurez donc compris que le membre du band le plus proche de la foule est le drummer. Son dos, pour être plus précis.

Du fond du balcon:

Brach semble absent de la scène. On le cherche donc dans le noir, à gauche, à droite, au balcon… Aucun signe de Philou. On se délecte néanmoins d’une séance instrumentale délectable à la fin de la chanson.

Près de la scène:

On se permet une analyse sommaire de la réaction des gens au premier rang face à l’absence de Philippe. Par respect pour leur malêtre, on n’a pas pris de photo, mais ça oscille entre la déception, le mal de vire et les espoirs déchus.

18h07

C’est la chanson La guerre (expliquée aux adultes) qui commence. La toune où les enfants explosent un à un pour ceux qui se demandent. Il y a un gars masqué au milieu de la foule. Y’est pas juste masqué, il a un capuchon noir un peu pointu sur le top. Si on devait lui attribuer un personnage, ça serait le personnage de la mort, mais on n’a pas validé avec le metteur en scène.

Du fond du balcon:

Ce personnage debout au milieu de la foule sur le parterre est debout sur une chaise (sans doute… blame it on the myopie) et frappe sur le gong avant que 8-9 jeunes montent sur scène, dos à la foule, masqués du dos de la tête. Les jeunes se balancent de gauche à droite pour faire croire qu’ils chantent. Ou chantent-ils vraiment?

Près de la scène:

La chorale quitte la scène progressivement pour illustrer les décès que l’on imagine à l’audio. Encore une fois, les non-palmiers cachent tout ce qui est intéressant.

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La chorale/Photo: Élise Jetté

18h12

Toujours de dos, le groupe interprète La fin du monde. Le Philou est sur la scène, assis à droite, de dos. On reconnaît sa posture de type penseur de Rodin, tête su’l side pis toute. À première vue, on reconnait tout de suite ses coudes.

Du fond du balcon:

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La scène/Photo: Marielle Normandin-Pageau

On dirait que Phil tricote sur sa chaise, mais apparemment il jouait de l’autoharpe. Comme il ne se passe pas grand-chose, on prend le temps de bien écouter, de développer notre ouïe. On n’a pas accès aux visages, aux expressions faciales du band. Pis ça, c’est beau à voir.

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Phil de dos/Photo: Élise Jetté

Près de la scène:

«Avoir su que je verrais juste son dos, je serais resté chez nous en pyjama. Il fait frette en tabarnak», peut-on notamment entendre parmi les gens qui sont sidérés par l’absence du chanteur.

Pis c’est là que la goutte d’eau fait déborder le baril de bière: Brach se lève et se retourne PIS C’EST PAS LUI! C’est un blondinet sans barbe avec un fort accent français.

Les fans au premier rang songent à rentrer à la maison.

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Pas Philippe/Photo: Élise Jetté

18h21

Le rideau se ferme comme si c’était fini. Puis il s’ouvre à nouveau et Philippe Brach monte sur scène pour La peur est avalanche. En accord avec la thématique, il est de dos. «J’espère j’ai rien manqué. Merci tout spécial au gong. L’album prend son envol», dit-il en agitant ses mains haut-bas-gauche-droite. Cette fois, on reconnaît ses mains. C’est bien LE Phil Brach.

Du fond du balcon:

Philippe se retourne et la foule est en délire. Il fait quelques pas de danse comme une antilope, mais ça n’a aucun rapport avec Jimmy Hunt.

Près de la scène:

On est encore aveuglés par les maudites plantes. Philippe aurait pu rester de dos, ça n’aurait rien changé. Devant tous les premiers de classe pâmés en avant, il nous dit que tout l’amour qu’il reçoit de nous, il va le redistribuer. «Donc si je te donne de l’amour à un moment donné, tu vas savoir d’où ça vient.»

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Philippe Brach derrière le bosquet/Photo: Élise Jetté

18h27

Philippe et Guillaume Bourque s’assoient face à nous pour interpréter Pakistan. «Au début, je voulais faire tout le show de dos. Je remercie ceux qui m’ont incité à ne pas faire ça», dit Brach en soulignant que des gens se sont quand même déplacés de Trois-Rivières. Il continue à parler de la ville de TROIS-Rivières et il mentionne le nom de la ville TROIS fois. Comme quoi, tout est calculé.

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Philippe et Guillaume/Photo: Élise Jetté

Du fond du balcon:

De loin, après tous ces pas, Phil semble essoufflé. Ça doit être pour ça qu’il est rendu assis. Les gens chantent (presque) toutes les paroles. Ça fait trois jours que l’album est sorti.

Près de la scène:

Les gens de Trois-Rivières sont vraiment contents d’avoir arpenté l’autoroute 40 pendant 1 heure 42 pour voir Brach de face pendant au moins 3 minutes 29.

Les gens chantent (presque) toutes les paroles en avant aussi. Y’en a un qui le fait les yeux fermés avec passion. Sûrement un gars de Trois-Rivières.

Guillaume Bourque est caché par le non-palmier.

18h34

Brach s’exécute pour Tu voulais des enfants et les gens crient encore 48 secondes après que la chanson soit commencée. Il annonce que la rentrée montréalaise, en mars, sera sous le thème de l’illusion.

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Philipe Brach/Photo: Élise Jetté

18h43

Phil remercie tout le monde, mais dit à quel point y’a plein de gens à remercier et que c’est difficile de ne pas en oublier. Il précise que la liste est à l’entrée. On a fait des photos pour ceux qui n’étaient pas là:

CCF 2017 : Salle comble pour un sosie de Philippe Brach… de dos

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Lisez notre entrevue avec Philippe Brach où il nous décrit toutes les tounes du Silence des troupeaux.