Rabit

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Les Fleurs Du Mal

(Halcyon Veil)

Le nouvel album de Rabit alias Eric Burton tombe à point, car pour tous ceux qui ne le connaitraient pas encore, son nom pourrait enfin circuler de bouche en bouche, d’oreille en oreille, suite à sa collaboration sur le nouvel album de Björk, Utopia et ainsi découvrir son univers des plus singuliers.

Auteur d’un fantastique Communion, sur Tri Angle, l’artiste américain délaisse les rythmiques défoncées de son précédent album pour composer un album emprunt d’étrangeté et de poésie déviante, où synthés malades et sonorités industrielles s’allient à des nappes enveloppantes donnant naissance à un univers tordu et trippé, renversant d’expérimentations.

Les collages, combinant field recordings et vocaux, forment une entité monstrueuse aux évolutions accidentées, miroir d’un monde plongé dans un chaos post-apocalyptique dénué de pensée. Ici tout semble cabossé, les sentiments comme les sensations, perdant l’auditeur dans un tumulte de bruits convexes, mariant sans complexe, abstraction et carcasses charnelles, poussière inflammable et virées aquatiques sur des sols lunaires.

Si le titre de ce nouvel opus fait référence au recueil de poésie de Charles Baudelaire, Les Fleurs Du Mal en est plus un prolongement qu’une volonté de le traduire en musique, un disque d’émotions absorbées dans des profondeurs pensives où le malaise et le mal être sortent des tripes de machines décharnées, manipulées par des mains pleines de cambouis et de contemplation anarchique. Surprenant.

Roland Torres

Site : soundcloud.com/rabitofficial

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