Tess Roby VS Mich Cota : Une soirée dans le Mile End

Publié le 25 avril 2018 par Feuavolonte @Feuavolonte

Jeudi dernier, c’était le show de Tess Roby à la Sala Rossa. La musicienne lançait son album Beacon qui devrait plaire à l’amateur de dream pop en toi. C’est sorti sur Italians Do It Better, un label qui était très cool la dernière fois que j’ai checké.

Suivant une perfo de la DJ Devo B, l’artiste multidisciplinaire Mich Cota monte sur scène dans l’obscurité pour faire un show qui se situe entre danse contemporaine et perfo musicale.

Mich Cota/Photo: Mathias Pageau

Avez-vous vu le film Crash de David Cronenberg? Si oui, permettez-moi quand même de vous en mansplain-er le sujet. C’est l’histoire de personnes qui sont tellement mortes en dedans qu’elles ont besoin de faire des accidents en char pour éprouver une quelconque émotion.

C’est un peu comme ça que je me sens par rapport à la musique à ce stade-ci de ma vie. J’ai commencé à aller voir des shows il y a plus de 10 ans. À l’époque j’étais bien énervé, mais maintenant ça prend des affaires quand même fuckées pour retenir mon attention et me faire ressentir de quoi.

Le show de Mich Cota est l’une de ces expériences qui déjoue complètement les attentes pour faire vivre quelque chose d’unique. Sur fond de projections buzzées et de trame sonore minimaliste électronique, Cota et sa partenaire dansent en bobettes pendant ¾ d’heure (je sais, ma description est des plus poétiques).

C’est un show organique, weird, touchant, personnel (et parfois un peu maladroit); une expérience humaine qui fait vraiment changement des shows que je vais voir d’habitude. C’est ce que beaucoup de gens détestent du Mile End, c’est aussi ce que j’aime tellement. Cette scène artistique se développe en parallèle de l’industrie; c’est parfois hermétique, mais c’est toujours inspirant.

Crédit: Mathias Pageau

Dans un contexte plus conventionnel, Tess Roby offre une performance tout aussi intéressante. Sur scène, derrière ses synthés, et accompagnée d’un guitariste, Roby donne une excellente performance, quelque part entre l’italo disco ambiant de The Chromatics et la chanson rêveuse de Beach House. Évidemment, au-delà de toutes ses qualités, la musicienne se démarque particulièrement par sa voix que je comparerais volontiers à celle d’un petit rossignol (cette citation s’en va drette en première page de son press kit, checkez ben ça). Bref, un excellent spectacle qu’on reverra probablement dans les festivals cet été.

Exemple d’un petit rossignol. Crédit: Wikipedia