Dans ma main de Jean-Michel Blais : Nul besoin d’un vote à main levée pour faire l’unanimité

Jean-Michel Blais

Dans ma main

Arts & Crafts

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Dans ma main de Jean-Michel Blais : Nul besoin d’un vote à main levée pour faire l’unanimité

Ma mère avait son pianiste de prédilection, André Gagnon, et plus particulièrement son oeuvre Le Saint-Laurent. Pour ma part, je découvrais le mien, Jean-Michel Blais, grâce à son oeuvre il, parue en 2016. Par la suite, ce fut une agréable surprise de pouvoir entendre le fruit de son association avec CFCF dans Cascades, où classique et électro se mariaient à merveille.

Le printemps était donc signe d’un album très attendu de la part de cette nouvelle coqueluche qui est maintenant sur toutes les lèvres. Avec Dans ma main, Jean-Michel nous propose une sorte d’hybride entre il et Cascades en mixant le postclassique minimaliste et ses premières créations électros, le tout en gardant une certaine présence de sons ambiants.

N’ayant pas parlé à Jean-Michel pour savoir l’inspiration de chaque pièce, je me permets une lancée lyrique à titre d’interprétation libre:

L’épopée débute brièvement avec Forteresse, qui nous amène entre 4 murs de perfection s’érigeant tout autour en nous submergeant tel un son Dolby Surround dans ton cinéma Guzzo préféré. Avec Roses, on sent le réveil, la renaissance qui graduellement nous amènent au retour des belles journées, des fleurs en pleine éclosion et des morceaux de vêtements moins présents. On reste à l’extérieur avec Outsiders, qui donne le goût de visiter des contrées lointaines en quête de béatitude.


Dans ma main s’apparente à une poignée de grains de sable te glissant lentement entre les doigts tout en gardant une infime partie palpable dans la paume. Dès les premières notes de Blind, pas le choix de se fermer les yeux pour apprécier la justesse des doigts frappant les touches noires et blanches, le tout merveilleusement bien accompagné d’une touche d’électro. Un travail de maître qui est loin d’être fait à l’aveuglette et qui donne une bonne vue d’ensemble de l’étendue de son talent.

Oh my God(s)!! On sent que la colère de Dieu (ou des dieux) qui est (sont) sur le point de déverser son (leurs) fiel(s) pour nos tympans prêts à accueillir un message ultime. Les vents du nord d’Igloo nous frappent de plein fouet de façon à nous glacer le sang tout en nous réchauffant le coeur. Pour Sourdine, Jean-Michel nous rappelle qu’il est primordial de porter l’oreille aux sons qui nous entourent. Même si l’album tire à sa fin, on est loin de sentir les palpitations s’essouffler avec A Heartbeat Away et ses changements de tempo. Sans crier gare, c’est déjà la dernière Chanson, une pièce qui se remplit graduellement de voix afin d’accompagner le propos principal qui laisse sans voix: la musique de Jean-Michel.

En bref, j’aurais pu me passer d’abuser les champs lexicaux avec le nom des pièces pour simplement vous dire que la pureté et l’authenticité, ça ne s’invente pas. C’est donc avec un son unique que Jean-Michel nous transporte vers une certaine sérénité à travers une gamme d’émotions. Plus sombre que son dernier projet solo, il réussit tout de même à nous faire voyager entre sensibilité et intensité. Dans ma main est un album à écouter dès maintenant et à ne pas y aller avec le dos de la main morte pour les lendemains suivants!