Musical // hamilton

MUSICAL // HAMILTON

Lin-Manuel Miranda est une sorte de héros de la création musicale. Grâce à Hamilton, il s’est fait une place permanente parmi les auteurs-acteurs-metteurs en scènes les plus importants de cette décennie. Et après avoir vu le show, un original et non un film adapté, à Londres, on explique pourquoi. SPOILER ALERT 3/5.

Impossible de ne pas spoiler, mais c’est aussi impossible de tout raconter dans le détail tant le spectacle est absolument énorme. L’histoire est, somme toute, simple et bien résumée dans le premier des titres Alexander Hamilton. Il s’agit d’une biographie. Alexander Hamilton est un des pères fondateurs des États-Unis et c’est lui qu’on va suivre pendant deux heures.

L’histoire est assez complexe, de ses premiers pas politiques à sa mort en passant par son histoire de famille et la Guerre d’Indépendance et ses relations avec ses pairs… du coup, pour ne pas tout gâcher, je vais me concentrer sur le show en lui-même. En quoi cela nous concerne? Un peu d’histoire ne fait pas de mal, mais cela ne s’arrête pas là.

En parlant du passé, de la Guerre d’Indépendance et du parcours de cet homme politique, Lin-Manuel Miranda fait résonner des thèmes essentiels et contemporains : armes à feu, indépendance, jeunesse, solidarité, racisme, moral… La liste est longue. On ajoute à ça un cast multiculturel d’un talent indéniable et voilà la réussite du succès.

C’est aussi la preuve que l’origine d’un acteur ne l’empêche pas de jouer un personnage d’une autre origine, quand bien même ce dernier fut réel. Évidemment, ce choix d’un cast multiculturel n’est pas anodin considérant les problèmes de racisme aux États-Unis. Et ce cast ainsi que les genres musicaux choisis, à savoir un champ large entre pop et rap, sont une très belle représentation de ce pays si divers.

Chanté de bout en bout, sans aucune scène parlée, le show se téléporte directement dans nos salons grâce à Spotify. Mais ce n’est pas tout à fait suffisant pour comprendre l’engouement total envers cette pièce: costumes, chorégraphie, scénographie… c’est un tout, millimétré et grandiose, qui nous chope dès les premières secondes.

Et on écoute quoi alors ? Tout bien sûr, idéalement. Pour les rires on se tourne vers le Roi George III qui est d’une vilenie hilarante avec You’ll Be Back, What Comes Next? et I Know Him. Pour les larmes, le final épique de Who Lives, Who Dies, Who Tells Your Story fait le travail. Et pour une envie de révolution c’est le parfait My Shot qu’il nous faut. Que dire de plus? Lin-Manuel Miranda est un père fondateur du Broadway du XXIe siècle dont on n’est pas près de se lasser.

Extrait : My Shot