La finesse folk de Claudelle

Claudelle 

Opale

Indépendant

***1/2

La finesse folk de Claudelle

 

Claudelle vient de faire paraître son 4e album en carrière. Un court opus de 7 pièces qui sonne parfois immense comme une plaine ou petit comme une goutte d’eau. Opale est un album folk rempli de l’énergie brute de la guitare électrique qui propulse la voix chaleureuse de l’auteure-compositrice-interprète: «J‘collectionne les tempêtes, les ouragans/ Tu peux dire que j’m’entête, moi j’te dis sois prudent»

Parfois, le silence fait un vacarme assourdissant un peu comme la réverbération électrique de Écho de mon silence. Un bel exemple de folk bruyant qui fait penser à Neil Young et ses Crazy Horses. Comme la légende ontarienne, le country fait son apparition dans la musique de Claudelle, notamment le lapsteel mélancolique de Se peindre le visage. Comme la musique des grands espaces, la poésie occupant Opale est franche. Des phrases courtes qui se veulent directes. Simplement, Claudelle chante des émotions vraies. Cependant la simplicité rafraîchissante est parfois maladroite ou ambiguë, pour que les métaphores de l’auteure soient aussi fortes que la voix qui les porte.
En général la simplicité reste une qualité de l’album. Un charme franc qui nous renvoie à nos histoires personnelles, comme dans la balade de Décembre qui raconte l’autodestruction qui guette les amants d’un soir:

«Les regrets c’est pour les lâches / Maintenant je te promets de rester sage»

Douce sur le coup, la passion consommée semble gruger l’interprète avec le temps. Il y a quelque chose d’une chanson à boire, surtout dans le ton avec lequel elle répète «Le malheur est fait, le malaise nous hantera à jamais». Ça donne le goût de la rejoindre. Spleen qui clôture l’album nous plonge dans l’intimité de l’artiste. Presque seule avec sa guitare sa voix brise le silence, se répercute dans l’espace minuscule d’une cabane en bois. L’ajout d’harmonies vocales amplifie à merveille l’atmosphère éthérée de la pièce.

Avec Opale, Claudelle nous raconte 7 histoires qui semblent gonflées par l’affirmation de soi, bien que le doute est toujours aux aguets. L’exercice peut sembler court, mais la richesse de la musique qu’écrit Claudelle prend son temps et gagne en qualité. Les accords s’accrochent à la peau, les refrains s’envolent facilement puis nous reviennent rapidement.