La vie de rêve – bigflo & oli

Publié le 23 novembre 2018 par Unis Son @unissonmag

Un an après La Vraie Vie, le duo de rappeurs Toulousain BigFlo & Oli dévoilent La Vie de Rêve, leur troisième album. Review.

Le plus difficile à faire lorsque l’on écrit son avis sur un album, c’est de le faire en écoutant l’album. Plus difficile encore devient l’exercice quand la plume de ceux qu’on écoute est d’une qualité irréprochable, accrocheuse à chaque syllabe.

Les beats simples et les accords mélodiques de leurs titres se voient sublimés par des métaphores et autres oxymores dont les deux frères ont la maîtrise. Sans trop en faire, ils s’entourent de quelques autres artistes pour parler d’écologie (Ferme les yeux avec Tryo), de rêves (Demain avec Petit Biscuit) ou de rap (C’est que du rap avec Soprano et Black M). Et puis il y a Rentrez chez vous.

Ce titre est simplement bouleversant. Politique puisque retraçant les ravages de la guerre et le voyage des migrants pour y échapper en changeant le point de vue. C’est la France qui est en guerre et eux, les frères migrants qui se retrouvent séparés. Ce message fort est accompagné d’une guitare légère qui secoue autant que chacun des mots qu’ils prononcent. S’il y a d’autres titres portant sur d’autres thèmes, celui-là est clairement celui qu’il faut faire écouter à ceux qui pensent que le rap est une musique pauvre.

Le titre qui le suit, c’est Bienvenue chez moi, comme une suite logique positive et tendre. De la Réunion à Lyon, de la Bretagne à Bordeaux, c’est un véritable Tour de France qui se déroule avec leur flow. On apprécie particulièrement le passage sur Nantes… eux ne se remettent pas de l’éléphant robot d’ailleurs.

Plus matures que dans leurs premiers albums, on sent que le duo à fait du chemin, évolue, réalise peu à peu ce qui leur arrive. Bienveillants, ils continuent d’assumer leurs influences, de Nougaro à Diam’s, Orelsan et Mc Solaar. Ils laissent aussi leurs rancunes de côté et passe un message positif de bienveillance et de travail à ceux qui les écoutent. Jamais, cependant, ils ne s’enfoncent dans un esprit ultra-moralisateur et anti-fête. Au contraire, ils cherchent le bonheur et le souhaitent à leur audience. Visionnaires un jour, visionnaires toujours.

En écoute : Rentrez chez vous