Deena Abdelwahed

Publié le 26 novembre 2018 par Silenceandsound

Deena Abdelwahed

Khonnar

(InFiné)

Qu’ils soient originaires d’Egypte, Zuli, de Palestine, Muqata’a, ou de Tunisie, Deena Abdelwahed, la scène électronique semble vivre un tournant du coté des pays arabes. Largement épris de liberté et de propositions transversales, tous ces artistes ont en commun de chercher à sortir du traditionalisme dans lequel l’Occident tend à les cataloguer trop souvent.

Installée à Toulouse depuis 2015, Deena Abdelwahed développe une vision croisée qui tend à mélanger et unir les différences culturelles, à les superposer et les faire imploser au contact l’une de l’autre. Développant un discours qui se veut engagé, l’artiste multiplie les pistes à coups de polyrythmies démoniaques qui envoient le sacro saint 4/4 se faire éclater à coups de syncopes et de tribalité conceptuelle, de chants virevoltants et de fractures mélodiques qui s’attachent à parler de condition humaine et d’acceptation de la différence.

Khonnar est un premier album qui flirte avec l’excellence, de par sa fluidité dramatique et sa poésie cathartique, conjuguant les langages musicaux pour les entrainer sur des terres balayées par des vents d’audace et d’indépendance irrévérencieuses. Deena Abdelwahed surprend par sa témérité, prise entre abstraction et cérébralité, animalité et corporalité. Surprenant.

Roland Torres

Site : deenabdelwahed.bandcamp.com