L’Amalgame: rien n’est jamais fini aux frontières du concret

L’Amalgame lançait Aux frontières du concret au Ministère vendredi soir. Les quatre rappeurs ont livré une performance bien ficelée à la hauteur de leur nouvel opus.

«Vous vous apprêtez à franchir les frontières du concret»: un enregistrement résonne dans le Ministère et le public qui était jusque là en mode 5 à 7 s’approche de la scène. Après un DJ set de Quiet Mike avec à l’honneur le rap québécois, c’est maintenant Carey Size qui prend le contrôle des platines. Alliant hip-hop, trap et funk, les membres de L’Amalgame se passent habilement la balle et livrent une prestation fluide et sans lenteur.

Le groupe joue également Fleur de Chou, seule chanson de la soirée qui n’est pas sur l’album Aux frontières du concret, afin de faire plaisir aux fans de longue date. Ils livrent une véritable performance où chaque membre est mis en valeur.

«Est-ce que y’en a qui ont soif?», demande John Ouain au public en leur tendant du Gatorade bleu, une référence beaucoup utilisée dans l’album. Le rappeur Kirouac distribue des gorgées du sien à qui veut bien ouvrir la bouche pour s’abreuver.

L’Amalgame joue toutes les chansons de Aux frontières du concret et réussit à nous faire rentrer dans son univers déjanté. Plusieurs fans dans la première rangée ont l’air de triper et l’une d’entre elles tient même une bouteille de Gatorade en équilibre sur sa tête. Ce clin d’oeil humoristique à la boisson de lendemain de veille semble façonner la nouvelle image du groupe.

L’Amalgame: rien n’est jamais fini aux frontières du concret

Le spectacle rend honneur à l’opus qui est une véritable bombe à saveur de trap américain. Tout en étant cohérent, l’album qui a été produit en moins de dix jours dans un chalet, réunit des chansons entrainantes et décomplexées. La douceur de Vendou, la folie de Catboot, la voix de Gary Légaré et le flow de John Ouain s’amalgament pour créer un tout intéressant et original soutenu par des productions des talentueux Kodakludo et Quiet Mike.

Lors de la chanson Concret, John Ouain va chercher sa hache rouge, celle qu’on peut voir sur la pochette de l’album. Les gars craquent définitivement «le concret» et continueront de le faire en tournée partout au Québec avec un spectacle solide comme du béton.

L’Amalgame: rien n’est jamais fini aux frontières du concret

C’est jamais fini
«Vous êtes le Ministère et nous sommes L’Amalgame», disent-ils avant de revenir sur scène cette fois en tant que le groupe Suprême sans plomb, qui est finalement une fusion de L’Amalgame et le groupe Of Course. Le public a droit au hip-hop funk le temps de quelques chansons, dont Bungalow.

L’Amalgame: rien n’est jamais fini aux frontières du concret

C’est ensuite au tour du boys club de La Fourmilière de monter sur la scène pour terminer le spectacle en chantant ensemble «Fuck this world, everybody scream Fuck the system!». C’est violent, mais il reste beau de voir la fraternité bercer le coeur de ses hommes du rap Québ. «Shout out aux fourmis», s’époumone Sam Rick dans le micro.

L’Amalgame: rien n’est jamais fini aux frontières du concret

«Merci d’avoir bravé la pluie, vous êtes beaux!» L’Amalgame m’a définitivement fait oublier que je venais de briser mon parapluie dans la tempête. Après la pluie vient le beau temps et après les frontières du concret, il y a L’Amalgame et son son béton.