Quelques mots avec… te beiyo

Toujours grâce au Crossroads Festival, on a rencontré Te Beiyo et discuter de la suite, de la pandémie et de musique bien sûr. La découverte de son univers folk est un coup de cœur qu’on a hâte de vous partager. C’est notre bonus cette semaine. Interview.

Unis Son : Pour commencer, Te Beiyo ca viens d’où et ça veut dire quoi ?

Te Beiyo : C’est un nom que j’ai inventé. C’est venu d’un ami qui m’avait dit cette phrase un jour : « The balance is one ». On discutait de la vie, sur le rapport qu’on peut avoir avec les difficultés et il m’a dit « l’équilibre, c’est rechercher l’unité, c’est recherché l’apaisement, qui vient dans l’unité » Il me l’explique en anglais, donc moi je l’ai interprété. Ça me fait du bien de penser qu’on ne peut pas être heureux sans que les autres autour de nous le soit. J’en ai pris les initiales et j’ai remplis les trous. Je me suis retrouvé volontairement à rechercher un nom parce que le premier que j’avais choisi avait déjà été pris, et il était trop court. Donc je me suis fait un atelier. Je m’étais dit j’ai un mois, cet été je dois trouver mon nom, je vais réfléchir, je vais faire des ateliers d’écriture, et j’ai fait une sieste et ça m’est revenu en rêve. J’étais assez contente, c’était comme un signe quoi.

US : J’ai lu sur ton Facebook que tu as souffert du COVID-19…

TB : Oui.

US : Comment vas-tu maintenant ? Et comment as-tu vécu cette période, en tant qu’artiste et en étant malade, et l’après ?

TB : Ça m’as fait une grosse remise en question. Ça fait trois ans que je cours partout que je suis à fond, que vraiment je suivais les objectifs. Là, c’est vrai que cette pause forcée m’a vraiment fait réfléchir autrement sur la vie. J’aime bien partager des bonnes nouvelles, surtout sur le climat et la planète. Mon rapport à mon métier est particulier parce que je me dit souvent que je suis pas toujours en phase avec les valeurs que j’aimerais défendre. Cette pause forcée m’a permis de me recentrer, de me reposer, enfin de me reposer après avoir été fatigué parce qu’évidement ça a été long et ça a été très, très fatiguant. Cette maladie a cette particularité où parfois tu as des améliorations, donc je pensais que j’allais pouvoir faire un live la semaine suivante, mais j’étais dans un états pas possible le jour venu. C’était plutôt une période un peu angoissante. Et après mes vraies vacances, j’ai vraiment eu le désir de travailler autrement, de ne plus courir partout, de me recentrer sur l’essentiel, notamment la création. J’ai fait le choix d’être musicienne et finalement j’ai l’impression que j’en fait pas assez de la musique. Je commence à avoir un entourage, et des salles qui me soutiennent dont La Clef à St-Germain-En-Laye, Le Tamanoir à Gennevilliers, L’Odéon à Tremblay-en-France, La Manufacture Chanson à Paris, La Combo 95 à Cergy et Le Sax à Achère. donc ça avance.

US : Tu as fait ta session live pour le Crossroads, est-ce que tu referais des concerts numériques comme ça dans le futur, si jamais ça devenais une espèce de norme ou si c’était la transition pour la suite ?

TB : Alors, je ne préfèrerais pas, vraiment. Je ne suis pas à l’aise du tout avec ça vraiment. Je l’ai fait deux fois. Là, pour le Crossroads Festival à La Clef, et un deuxième que La Clef m’a proposé pour un concert deconfiné quand ça commence à rouvrir un peu. Mais le digital, c’est pas du tout un format qui me convient. J’ai besoin de voir les gens, j’ai besoin d ‘être en contact avec eux. Je pense que c’est ce que cette crise révèle d’ailleurs, c’est que la musique, les arts de manière générale, c’est la rencontre. J’ai envie de pouvoir sentir des vibrations, j’ai envie de sentir des émotions, j’ai envie d’échanger. Je veux dire, faire des concerts devant une caméra je trouve ça très dur. Et ça reste une bonne expérience, parce qu’il y a quand même des êtres humains derrière les cameras heureusement. Toute l’équipe de tournage dans les deux cas, l’équipe de La Clef, tous étaient très sympas… Mais, idéalement je ne veux pas. On demande aux artistes d’avoir une existence sur les réseaux et c’est un truc avec lequel je suis en lutte permanente.  Ça ce n’est pas du tout mon truc. Mais je le fait. J’essaye de respecter mes valeurs et de le faire vraiment quand je le sens et de ne pas me forcer.

US : En admettant que tout se passe bien, quel sont tes projets dans les mois à venir ?

TB : J’ai repoussé la sortie de mon EP, qui aurait dû sortir cet automne, mais vu les circonstances j’ai préféré ne pas. Et c’était très complexe de caller quelque chose au printemps. Je ne veux plus donner de date parce que je veux attendre de voir. Surtout que tout le secteur est encore très fragile cet automne, je vois pas la reprise être franche est assurée. Le clip, on l’a tourné cet été, je suis en train de le terminé. Ça fait plaisir de prendre vraiment le temps. L’EP il est quasiment terminé, il y a un cinquième titre à faire et là je suis en train de travailler une petite surprise. Niveau diffusion, j’ai tout suspendu, j’ai même refuser certaines dates. Mais deux concerts sont maintenus, le 29 septembre prochain là je serais en première partie d’Auré aux Trois Baudets à Paris, et le 3 Octobre, en première partie de Mélissa Laveaux, à l’Espace Django à Strasbourg, d’où je viens.

Te Beiyo posant au LC126 Studio à Paris.

US : Ça nous amène à la dernière question : quel est ton premier souvenir musical ?

TB : Ah ! Ça demande de la mémoire ! Si on voulait dire le premier, enfin c’est triché parce que ce n’est pas vraiment un souvenir. C’est quelque chose dont on me parle, mais en tout cas c’est rigolo. Ma mère n’arrête pas de dire « j’ai senti la musicienne en toi » et que les orages, quand j’étais dans son ventre, me rendais complétement folle. Elle avait l’impression que je dansais dans son ventre pendant les orages. Donc ça c’est le plus vieux du coup ! Mais sinon, mon souvenir à moi… Quand j’avais une dizaine d’année je crois, j’étais gardé par ma tante à Montreuil, je suis resté avec elle toute l’après-midi, et elle a passé le disque de Tracy Chapman qui venais de sortir à l’époque, en vinyle. Elle l’as passé en boucle toute l’après-midi. Tracy Chapman, je suis extrêmement fan, et je pense que ça vient de là. J’ai un souvenir complétement idyllique de cet après-midi. Ça m’a bien habité je crois.

Nous remercions chaleureusement Te Beiyo pour le temps qu’elle a passé à répondre à nos questions. Vous pouvez retrouver sa session live juste en dessous avec le replay.


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