Quelques mots avec… slim & the beast

Publié le 07 janvier 2021 par Unis Son @unissonmag

Histoire de mettre de la bonne humeur dans ce début d’année, on s’écoute les deux EPs de Slim & The Beast. L’un suit l’autre avec élégance, et c’était la parfaite opportunité pour nous de parler musique avec le groupe. Reviews. Interview.

REVIEW

En 2019, le groupe Slim & The Beast dévoilait un EP coloré et en phase avec le temps : Part I. Sur celui-ci, Lisbon et Pasadena nous ont transportés dans l’univers de la bonne humeur et du soleil. Et c’est un peu leur idée. Sur Part II, le groupe, aux origines diverses, continue sur sa lancée avec le sourire. C’est l’essentiel de leur identité. Peut-être un peu plus calme par instants, cet EP garde les mêmes inspirations, rock vintage et pop colorée, comme le montre Left Behind, sans jamais s’arrêter aux frontières des genres et des mélanges possibles. Et les Slim & The Beast semblent avoir de l’espoir. À l’occasion de la sortie de Part II en novembre 2020, on a donc posé quelques questions au groupe sur leurs projets, leur EPs et leurs souvenirs.

INTERVIEW

Unis Son: Vous avez toujours créé de la musique feel-good, je pense notamment à Lisbon et Pasadena, mais 2020 a été assez difficile pour tout le monde. Est-ce que la pandémie a été un facteur pour vous de continuer de créer ce type de musique ? Est-ce que ça vous a donné plus envie de continuer à explorer ça ?

Samuel: Je pense que ça nous donne envie de continuer à faire de la musique. J’essaye de penser à des sons qu’on a fait récemment, s’ils sont moins feel-good que ceux d’avant. Je pense qu’ils sont un peu plus réfléchis parce qu’on a eu un peu plus de temps pour réfléchir dans l’ensemble. Lisbon, on l’a écrit en quelques heures parce qu’Aaron revenait du Portugal, il était excité du voyage et tout  s’est accordé, comme une sorte de résumé. Pareil pour Pasadena, Aaron a écrit un poème pour notre père et tout est venu rapidement. Ce n’est pas notre sentiment du moment, on n’est pas en train de voyager, on n’a pas les bons moments des voyages.

US: Quel a été le procédé d’enregistrement de Part II?

Aurélien: Part I et Part II ont été travaillés quasiment en même temps. Je suppose que la différence serait qu’au début de la quarantaine, on a commencé à travailler à distance, pour finir quelques sessions, puis aller au studio quelques mois plus tard… Mais dans l’ensemble c’est le même procédé, les mêmes gens et on a juste sortir deux EPs a deux moments différents.

US: Aaron, tu as créé les visuels pour la vidéo Left Behind, et il y a quelque chose de très satisfaisant dedans. Es-tu derrière tous les visuels pour le groupe ?

Aaron: Oui, c’est moi.

US: Génial! Quelles sont tes inspirations?

Aaron: J’ai toujours aimé l’illustration et le dessin, ça a toujours été une partie de ma vie et ça me fait tellement plaisir de pouvoir combiner mes deux passions. Je ne pense pas que ce soit quelque chose dont on a vraiment discuté, c’était plutôt ‘hey ça te dit de faire les illustrations de l’album ?’. J’aime cette idée d’un visuel pour chaque chanson qui fasse partie d’un plus grand ensemble. C’est incroyablement satisfaisant de faire partie de l’album de cette façon, d’avoir mon style créatif, d’avoir cette espèce d’identité pour Slim and the Beast, parce que ça peut changer dans le futur. J’ai fait une université pour faire de l’illustration et j’avais l’intention de devenir artiste, c’était fun, et j’aime le fait de faire partie de l’artwork de Slim and the Beast.

US: En parlant du futur, ou de plans, vous en avez pour 2021?

Aurélien: Ouais, une PS5! [Rires]

Samuel: Ouais et jouer de la musique, avec des gens qui nous regarde, c’est le numéro 1. On avait commencé ce tour avec Caravan Palace et après trois jours, le confinement a commencé et le tour à juste été annulé. La chose principale c’est de jouer en live. C’est un challenge diffèrent quand tu es habitué à jouer beaucoup et que tu dois faire complètement l’opposé et ne plus jouer. Il y a une énergie qui manque, on est en manque de swing, de jouer de la musique et de danser. On veut revenir quelle que soit la forme, pouvoir sentir l’effet direct de nous en train de jouer pour des gens.

US: Est-ce que vous avez pensé à des concerts en ligne avec de potentielles interactions avec l’audience? Vous pensez que ce serait quelque chose que vous pourriez faire ?

Aurélien: Pas sûr. On a essayé quelque chose de similaire en mars et en avril, avec un live préenregistré qu’on a mis ensemble parce qu’on était à des endroits différents. Donc à moins que l’on soit dans la même salle, c’est difficile de faire ce genre de live à cause de la distance. On a essayé et ça a marché mais c’était un putain de travail. Donc, peut-être, mais ce n’est pas pour nous maintenant, parce qu’on cherche à jouer en live comme on était habitués à le faire. C’est un peu ce qu’on a en tête en ce moment, rien d’autre que ça pour être honnête.

US : Dernière question, mais pas des moindres : quel est votre tout premier souvenir musical ?

Aaron: Alors, Samuel et moi somme nés en France, près de Montpellier, et nos deux parents sont des professeurs de chant et ils allaient souvent faire différents ateliers. Mon père avait l’habitude d’aller à Montpellier et à chaque fois qu’il partait, quand on était bébé, il faisait un enregistrement de sa voix au-dessus de classique [Listz – Liebesträume], et on les jouait avant d’aller au lit chaque soir. Mais on a quitté la France quand on avait deux ans et demi, trois ans. Donc j’ai cette connexion intense à cette musique en particulier avec mon père, mais je l’associe aussi au sentiment de quand quelqu’un nous manque. C’est une chanson qui me touche toujours beaucoup. Mais je pense que c’est mon premier souvenir parce que je ne peux pas me souvenir d’autre chose avant ça…

Samuel: Je pense à une époque similaire quand nos parents faisaient cet atelier commun de coaching vocal et à cause des vielles pierres et de l’âge du bâtiment, on pouvait entendre les gens chanter tout le temps, mais aussi faire plein de travail vocal, des genres de bruit bizarre et aussi de l’opéra. Je pense que l’un de mes premiers souvenirs est d’être quelque part où tu entends constamment le bruit de gens qui chantent et harmonisent ensemble, juste des voix dans le coin… Aaron et moi on a grandi chantant dans la voiture avec nos parents.

Aurélien: Je pense que l’un de mes premiers souvenirs que j’ai, c’est avec mon père, parce que mon père était à New York, et il suivait le New York Times, et chaque semaine ou chaque mois, il allait acheter les albums du top dix, ou au moins un ou deux de ce top dix d’albums critiqués par le New York Times. Et quand je devais avoir 8 ou 9 ans, un des albums de Nirvana venait de sortir, il avait aucune idée de ce que c’était mais avait décidé de l’acheter quand même. Je me souviens de lui rentrant à la maison avec Nervermind, l’album avec le bébé qui nage, et il l’a laissé sur mon lit et j’étais genre « baaah de la musique classique », c’était quelque chose que mon père avait ramené donc je ne voulais pas de ça et il me disait : « Écoute ça ! Des gens parlent de cette musique, donc tu veux écouter ça, je suis sûr que c’est bien ! ». Donc je l’ai mis et Smells Like Teen Spirit a commencé et il était en mode « aaaah ! » [les mains couvrant ses oreilles] et a couru hors de la chambre et j’étais juste « woah super, c’est génial Papa, merci » et il était à hurler « éteins ça ! ». C’est un des premiers souvenirs que j’ai avec de la musique qui me touche vraiment fort.

Merci beaucoup à Slim and The Beast pour partager leur temps avec nous et répondre à nos questions. Les deux EPs Part I et II sont disponibles partout maintenant.


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