Saele Valese
IVIC
(Noton)
Avec ce premier album, qu’il a mis cinq ans à composer directement sur DAT, histoire de ne pas pouvoir retoucher aux imperfections et aux accidents, Saele Valese impressionne. IVIC est une oeuvre taillée dans la pierre , vol en planeur au dessus de cités industrielles aux effluves toxiques.
Les ambiances flottent sur des corps dépouillées de leur ossature, révélant des squelettes rongés à l’acide. Le minimalisme est omniprésent, enrobé de profondeur et d’échos caverneux, de décharges trainantes et de kicks frappant sur des sacs de boxe à la densité changeante.
L’artiste italien, résident à Berne, taille dans le son des objets flirtant avec l’idée d’une techno passée au ralenti, rampant sur des dancefloors gagnés par la rouille, gémissant en douceur sous les mouvements de danseurs touchés de plein fouet par une vague d’écrasement, liée à la densité transportée par les particules de l’atmosphère.
Traversé de crissements hantés et de nappes froides à la beauté vénéneuse, IVIC évoque parfois les tensions parasites de Pan Sonic à l’efficacité décharnée du Closer de Plastikman. Saisissant.
Roland Torres
Site: www.saelevalese.com