Tony Allen

Tony Allen

There Is No End

(Blue Note)

Tony Allen nous a quitté en avril de l’année dernière, à l’aube de ses 80 ans. Batteur hors-pair à l’origine de l’Afrobeat aux cotés de son ami Fela Kuti avec qui il aura partagé 10 ans à jouer, Tony Allen n’a jamais cessé d’explorer, de repousser les limites de son art, de conjuguer les rythmiques à l’infini et de les entrainer sur des territoires vierges dont il aura passé la majeure partie de sa vie à défricher.

There Is No End est le dernier projet de l’artiste, sur lequel il travaillait aux cotés de Vincent Taeger, les deux hommes se connaissaient déjà, pour avoir collaboré ensemble par le passé.

Amoureux du hip hop, dans lequel il retrouvait certaines de ses aspirations, This Is Not End est le croisement de générations, Tony Allen mettant à profit son goût pour l’aventure en faisant appel à plusieurs rappeurs capables de faire avec leurs voix, ce que lui offrait à travers son instrument: liberté, personnalité, sens du groove, musicalité, poésie et âme.

Sur There Is Nod End pas de stars, mais un judicieux choix de chanteurs réputés pour leur singularité et leur capacité à expérimenter. Les featurings sont à l’image du batteur, cosmopolite, les voix venant des quatre coins de la planète, de Jeremiah Jae en passant par Danny Brown, Ben Okri, Skepta, Sampa The Great, Lava La Rue, Nah Eeto, ZelooperZ, Nate Bone, Koreatown Oddity, Lord Jah-Monte Ogbon, Marlowe, Tsunami.

Ce dernier album, avant de partir faire danser les étoiles, est une explosion de couleurs, un voyage dans la multiplicité de la musique, brassant les genres avec une curiosité inépuisable, faisant pulser notre coeur avec une émotion non retenue, donnant aux générations actuelles et futures, le droit d’espérer en des jours meilleurs. Un artiste à l’humanité débordante est parti en nous laissant pour legs ce dernier testament: There is No End. VITAL.

Roland Torres

Tony Allen