Musique et jeux vidéo : un combo en symbiose

Le combo musique et jeux vidéo avance en symbiose depuis que la musique est dans les jeux vidéo, ou presque. Petite session découverte d’artistes qui pourraient faire partie de ces mondes imaginés.

Depuis très longtemps maintenant, j’avais envie d’aborder la question de la musique et des jeux vidéos dans un article. C’est en fait, et seulement, le deuxième article sur le sujet sur le blog. Alors, mettez à jour vos cartes graphiques et surtout vos cartes sons, et sautons dans le vif du sujet.

PUISSANCE EMOTIONNELLE

C’est un fait, je dois découvrir Outer Wilds dans son entièreté cette année. J’en ai bien trop entendu parler et n’ai pas su trouver le temps d’y jouer. Au-delà de quelques images et son concept (succinctement : le joueur explore un système solaire dans une boucle de 22 minutes) je n’en connais en fait que la bande originale.

Outer WildsLà, l’infini de l’espace s’y dévoile d’abord dans un son très terrestre avant de s’étendre dans des notes aux textures plus légères. Composée par Andrew Prahlow, c’est un voyage en soi dont les éloges sont proportionnels à la claque émotionnelle que les joueurs ont ressentie après avoir terminé le jeu.

Et je me demande, vais-je trouver cette bande originale, déjà fabuleuse, encore plus puissante après avoir vécu l’histoire qui lui correspond ? Si j’en suis à peu près certaine, c’est parce que d’après mon expérience, c’est déjà arrivé.

Cette question, cependant, me fait me demander s’il y a un type de musique en particulier qui est fait pour le jeu, ou si toute musique pourrait s’y retrouver et y développer son aura de façon exponentielle… Bref, j’associe ici quelques idées et découvre au passage de la musique qui, d’habitude, me passe à côté.

DANS L’ESPACE

Reprenons Outer Wilds comme point de départ. Le titre Outer Wilds se base sur une série de notes douces et une répétition, qui, quand elle reboucle, se voit poser un ajout pour changer sa texture radicalement. On y retrouve des textures vaporeuses, ou en tout cas un début de ce qui résonne ensuite sur des titres comme The Museum ou, plus simplement encore, Space.

Léviathe et Soleil, de KRZ, compositeur multi-instrumentaliste, et extraits de l’EP 22 minutes, portent des éléments semblables : immensité du son, textures vaporeuses, guitare ronde et rassurante, ou lourde et pesante, ou piano plus froid et mélancolique… Sur Soleil, la dernière partie gronde et il y a urgence… l’urgence de finir avant l’explosion. C’est l’urgence de finir la boucle… En effet, c’est une référence directe au jeu puisque chaque titre de 22 minutes s’inspire des planètes de la galaxie du jeu.

En plus d’être un bel EP à la référence claire, 22 minutes est un opus dont la composition de KRZ impressionne.

LE JEU DE LA COMPARAISON

Dans mes écoutes, certains font échos à des choses que je connais déjà. Speedball de Simon Denizart avancerait dans un monde ouvert féérique et léger ou dans les ruelles sombre d’un point and click à enquête. Il pourrait aussi se retrouver dans le mastodonte commercial Monster Hunter. Il y a aussi quelque chose qui me rappelle les compositions de la saga Ace Attorney, jeu de Shu Takumi et dont la musique originale est de Masakazu Sugimori et Naoto Tanaka. Le piano est léger, la guitare expérimente, les orchestrations sont fluides, c’est sublime et intriguant.

Ace Attorney FranchiseJe reste avec Shu Takumi et Masakazu Sugimori. Mais je me tourne vers Ghost Trick : Détective Fantôme et son univers thriller fantastique, plus qu’énigmatique et surtout très… groovy. Là, c’est un autre artiste, et un autre genre, qui invoque cette ambiance si particulière, en la personne d’Alex Grenier. Son jazz efficace et ses guitares parlantes ont de la texture, de la forme et de la flamboyance sur son nouvel album Octopazz. Le titre du même nom est d’ailleurs très représentatif de ce groove incroyable. Superbement technique, il ne dénote pas à côté de Sugimori.

Avec des influences du rock 70s et de la Chicha péruvienne, Estrella Tropical de Chicharron se synchroniserait parfaitement avec un jeu de plateforme un peu nerveux dont le décor passerait de grandes plaines désertiques à un futur tout en néon, avec un air très Crash Bandicoot. Infiniment coloré et à la progression parfaite, on en écoutera facilement des heures sur un niveau difficile.

LES VOIX DU CONTEXTE

De son côté, le groupe français Gami avec Great Sorrow propose un piano précis et voix tendre. Les arrangements et l’ambiance du titre me fait penser à Gris — superbe jeu qui traite du deuil. Bien sûr, c’est plus que le thème qui accroche. C’est l’intelligence de l’intégration des cordes orchestrales et la progression de Great Sorrow qui m’amène à le voir aisément dans un tel contexte.

Assassin's Creed FranchiseDe la même façon, le travail atmosphérique et élégant de Cleo T., notamment sur Wherever You Are qui semble parfait pour synchroniser une scène dramatique au climax de plus de 60 heures de jeu. Ici, la voix de Cleo T. et cette atmosphère entre classicisme musical et futurisme me fait penser à Assassin’s Creed, et en particulier à l’intense Ezio’s Family, composée par Jesper Kydd. Si toutes ses diverses versions sont sublimes, j’ai en tête l’originale qui trouve ce même équilibre épique.

UNE LONGUE LISTE

J’entendrai facilement Somebody Else de Tom Odell sur un moment contemplatif et émotionnellement difficile de Road 96. Maud pourrait faire renaitre une nouvelle version de Mass Effect dans son électro souple dans Eternal. Tangomotán avec le superbe Camelia pourrait autant se retrouver dans un Professeur Layton que dans la Crypte du Necrodancer. Pour les amateurs de Call of Duty ou PUBG, pourquoi ne pas prêter l’oreille à Figurehead sur leur titre The Comet. Pour celles et ceux plutôt sur du Jeu de rôle japonais moderne, comme Sea of Stars, je conseille plutôt Vertigo Season de A Sudden Burst of Colour.

MinecraftLe côté épique de BYE BYE par BRJTHEREAL s’appliquerait parfaitement à un excellent Forza. Même avec ses changements d’ambiance de À L’AUBE par DAÏDA se glisserait incroyablement bien dans une compilation Minecraft. Quant à Butterfly Phase de Kelly Moran, son émotion appelle au repos, au calme, et aussi un peu à la dévotion – et ça me rappelle Stardew Valley. Bref, la liste est longue et sans genre.

EN ÉCOUTE

Chacun de ces incroyables artistes ne figurent pas (encore et à ma connaissance) dans les bandes originales de jeux. Mais avec autant de variété de jeux comme de musique, les possibilités et les combos sont infinis. Je suis ravie de présenter ces titres dans cette double playlist. Music Bits pour les artistes à découvrir, et Bits of Games pour les jeux mentionnés.

Avec des heures en compagnie de la musique, les émotions s’allongent. L’attachement à un personnage fera de chaque titre une madeleine de Proust. C’est parfois plus prenante que la musique seule, un film ou un livre, déjà efficace. Sur ce, je vais découvrir Outer Wilds.

Playlist Music Bits

Playlist Bits of Games


SPOTIFY – INSTAGRAM – GROOVER – SUBMITHUB – MUSOSOUP
📷: MAUD – GRIS – ALEX GRENIER – OUTER WILDS

L’article MUSIQUE ET JEUX VIDÉO : UN COMBO EN SYMBIOSE est apparu en premier sur Unis Son.