DJ Food

One Man’s Weird Is Another Man’s World

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Ninja Tune
Sortie : Juillet 2009

Ce n’est pas un hasard si Strickly Kev, l’un des principaux protagonistes du collectif DJ Food, est devenu l’un des DJ phares de l’écurie Ninja Tune. Auteur (avec son ex comparse, PC) de nombreux mixes estampillés Solid Steel, le DJ anglais a repris du service avec ce projet initialement lancé par Coldcut (les boss de Ninja Tune). Ce maxi a de quoi faire saliver les adeptes du mélange électro/rock/hip-hop/jazz/funk de la célèbre banque alimentaire.

Disparu de la circulation depuis l’EP, Quadruplex, en 2001, ce nouveau maxi de DJ Food est donc en soit un petit événement qui va faire des remous au sein de la communauté des DJ.
Le cinq titres, One Man’s Weird Is Another Man’s World, est le premier amuse-gueule d’une série de trois qui formeront, d’ici peu, un album momentanément intitulé, Stolen Moments.
L’univers sonore dense et tourbillonnant, bouillant et bouillonnant de DJ Food est toujours aussi vivace et fidèle au son Ninja Tune.
Cela dit, difficile de ne pas être un peu dérouté par le premier morceau, “The Illectric Hoax”. Construit à partir de matières premières brutes et orné des vocaux de Nathaniel Pearn (alias Natural Self, l’une des moitiés des Broken Keys), il est essentiellement un titre rock, ce qui, à vrai dire, est la dernière chose à laquelle on pouvait s’attendre de la part de DJ Food.
Puis très vite les choses se corsent.
L’étrange “Extract From Stolen Moments” et ces crépitements de pluie et de tonnerre, plonge l’auditeur dans une ambiance inquiétante genre film d’horreur fantastique…
Mais c’est à partir du troisième morceau (de plus de sept minutes), “All Covered In Darkness (Parts 1 and 2)”, que DJ Food attaque véritablement les choses sérieuses en prolongeant l’ambiance sombre de la précédente composition avec des basses funky et des samples de voix de Ken Nordine (LA voix du jazz des années 50).
La pierre angulaire de ce maxi (de 40 minutes !) est indéniablement le titre cinématique, “A Trick Of The Ear” (mixé par Bundy K. Brown, ex membre de Tortoise), qui distille des percussions hypnotiques, des beats jazzy et des nappes de claviers et de vibraphones malsains tout au long de ses 13 minutes de montées mystérieuses… un titre noir et épique qui pourrait aisément être la BO d’un film à suspense.
Le maxi se referme sur, “Tricky Little Ears (The Cheech Wizard Pays Respect to All Living Creatures Who Inhabit Dark Places) “, qui est essentiellement une reprise raccourcie de “A Trick of The Ear”, subtilement remixées mais gardant intacte l’essence de la chanson.
En clair, One Man’s Weird Is Another Man’s World a largement de quoi nous ouvrir l’appétit et exciter nos papilles… vivement la suite !