Spline et la Mauvaise Herbe

Tango
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Adelie Prod
Sortie : Octobre 2009

Après deux EP puis deux ans de concert, Spline et La Mauvaise Herbe nous propose son premier LP. Qu’apprend-on d’autre en se documentant quelque peu  sur ce quintette ? Eh bien par exemple, qu’ils ont fait les premières parties de Renaud, de Mano Solo ou encore des Fils de Teuhpu. Cela mérite qu’on s’y intéresse deux minutes, non ?


La première chose qui choque chez Spline, voire qui dérange, c’est sa voix. Une voix caverneuse, c’est-à-dire proche de celle d’un homme des cavernes un lendemain de cuite. Elle ressemble énormément à celle de Loïc Lantoine, mais en plus on a parfois du mal  à comprendre ce qu’il dit.  Dès lors il y a deux choix : ou la voix insupporte et on appuie sur «stop», ou alors on est charmé par le timbre rauque, sombre et un peu braillard du chanteur et on finit par se laisser bercer et à distinguer une poésie rock’n’roll dans ce premier album intitulé  Tango.


Au fur et à mesure de l’écoute se dégage une ambiance homogène et très travaillée, proche de la folie, la mélancolie, voire la rage.
Pour ce dernier cas, les musiciens n’hésitent pas à bourriner sur les guitares de temps en temps comme sur le titre “Du Carburant“.


En version énervée, la voix de Robert Spline rappelle celle de Bertrand Cantat quand il a beaucoup fumé. Parfois, ce sont plutôt des rythmes orientalisants qui sont à l’honneur, mais toujours en conservant cette unité de style, cette sorte de rock torturé.


Tout cela est servi par une écriture de qualité, très imagée, poétique, et soutenue par une formation composée d’une batterie, une guitare, une basse et un violoncelle.


Dans l’ensemble l’album est donc réussi, Spline et la Mauvaise Herbe réussissent à nous aspirer dans leur univers, bien que celui-ci, à première vue, n’ait rien de bien attirant.