Pat McManus Band

2pm

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Bad Reputation
Sortie : Septembre 2009

Du pays de Van Morrison et de Therapy?, Pat McManus trace tranquillement sa route depuis trente ans. Loin du business et du star system, lui et sa petite troupe balance la sauce avec toute leur niaque et tout leur savoir-faire. Ce n’est pas à ce vieux singe que vous apprendrez à faire la grimace.

Chez Bad Reputation, ils les aiment comme ça. Du bon vieux rockeur qui en a usé des kilomètres de corde, incorruptible jusqu’au bout des ongles, et plus fort en musique qu’en com’ ou qu’en séances photo. Et comme d’habitude avec ce label, c’est du lourd niveau maîtrise des instruments.
Pat McManus est actif depuis le début des années 80 et le groupe Mama’s Boys qu’il fonde avec ses frères John et Tommy. Le style est alors franchement orienté hard rock, à la manière de leurs voisins de l’Irlande du sud, Thin Lizzy. “Needle to the groove” sera leur tube le plus notable.
Pour son nouvel album, le second de son groupe homonyme, Pat McManus montre toute l’étendue de son talent en passant du blues-rock au hard-rock, en glissant ici et là ses influences celtiques et des coups de violons qui sentent bon l’Irlande. Toujours accompagné de Gordon Sheridan à la basse et de Paul Faloon à la batterie, il aura fallu huit mois d’écriture et de peaufinage pour livrer quatorze compositions originales. Et le résultat est à la hauteur de ce travail d’orfèvre.
D’entrée, avec “Chasing away the Blues”, votre oreille est accrochée par un riff mi-blues mi-hard. C’est aussi le morceau où Pat chante le mieux. Car s’il est un excellent guitariste, on remarque vite qu’il n’a plus la voix d’un jeune premier. En clair, c’est pas très glamour. Mais comme cet album n’est pas destiné aux yuppies, il pardonne vite ce détail.
“Trouble” est dans la même veine “blues positif” avec un jeu de guitare toujours très classic rock. Puis Pat McManus nous offre un beau solo pour ouvrir “Best Friends” qui rappelle le style de l’Amstellodamoise, Ana Popovic. Et comme il faut bien une ballade, on a le droit à “Rough Diamond” qui, malgré des couplets un poil poussifs, est très agréable et pas gnan gnan pour un sou. “Law of the Jungle”, “Voodoo Boogie”, “Satisfaction garanteed”, “Born to be bad” … on ne sait vraiment plus où donner de la tête pour savoir où est le meilleur solo, où on prend le plus de plaisir à l’écoute. Musicalement, on est au top, la production est fantastique, avec cette délicieuse impression que le groupe ne prend pas ses auditeurs pour des idiots.
Pour les amateurs de fest-nozes, vous trouverez votre bonheur dans “Addicted to the Ruch” ou dans l’instrumental “Big Hair Slight Return”. Les allergiques aux accords celtiques se contenteront du plus accessible et moins racé “So Bored”. Et pour les fans de Bob Dylan, une reprise de “Blowin’ in the Wind” clôture ce magnifique album.
Certes, 2pm sonne parfois un peu vieux, presque archaïque, mais il s’adresse aux briscards du rock, à ceux qui répondent Rolling Stones, Who, ou Kinks quand on leur demande s’ils aiment la musique classique.