Fryars

Dark Young Hearts

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IrYacorp/Ryko
Sortie : Novembre 2009

1984 ? 86 ? Difficile de dater cet album électro-pop, en tous cas sans doute dans ces eaux là. Alors à quoi bon écouter… hummm mais qu’est ce que c’est que ça ? Ce son lourd, hanté sur Lakehouse, ça n’existait pas dans ces années-là ce genre d’infra-basse inquiétante, et puis cette gratte acoustique sur “A Last Resort”, non non, vraiment en 1985, personne n’aurait osé sortir un instrument si primaire sur son obligatoirement futuriste album.

Pourtant je ne rêve pas, c’est bien Dave Gahan (Depeche Mode) que l’on entend dans le fond sur “Visitors” ou sur “Happy”… le mystère s’épaissit… Qu’est-ce que c’est que ce groupe qui pond un album aussi génial sans que l’on puisse y coller une date ou une référence.
Et ces harmonies ? On jurerait du Arcade Fire sans le côté ampoulé que peuvent parfois avoir nos amis canadiens.

Mélodies parfaites, mariage réussi de tout un tas d’instruments et d’électro, chant original immédiatement identifiable, ritournelles qui, à peine écoutées, entrent immédiatement dans la tête, mais à combien s’y sont ils mis pour accoucher de pareil chef d’oeuvre ? Non vraiment, va falloir se renseigner pour dater cet ovni musical et mettre un nom sur ses architectes ! Comment ? ils ne sont qu’un ?  Ben Garrett ? Ah… connais pas… un clubber 80’s reconverti dans la musique peut-être ? Hein ? Le mec n’a que 19 ans ? Il n’était donc même pas né à l’époque glorieuse des Depeche Mode, New Order, OMD (comment ne pas y penser sur “Olive Eyes”) et autres Smith auxquels son chant peut parfois faire penser. J’en reste sur le cul !


Tout est si bien agencé dans chaque titre, si addictif, refrains calibrés pour être repris à pleins poumons les jours heureux, mélodies tordues et pourtant immédiates, breaks malins, effets placés judicieusement et très vite, voilà le disque de chevet idéal des dimanches matins pour se lever du bon pied whatever le temps, les impératifs et autres…


Dark Young Hearts, premier album incontournable d’un petit génie passionné d’ordis et de vieilles machines qu’il n’a peut-être même pas connu à l’époque de leur triomphe, Fryars laisse loin derrière les exploiteurs des bacs à soldes 80’s que sont les Franz Ferdinand et autres nouveaux prophètes auto-proclamés du revival 80’s.
Sortez vos Rubiks Cubes, lassez vos baskets montantes et ajustez vos brosses, avec Fryars ces années si longtemps maudites font une entrée fracassante à l’aube de leurs 30 ans !