Funki Porcini

On

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Ninja Tune/PIAS
Sortie : Mai 2010

James Bradell (aka Funki Porcini), revient avec son cinquième album, On, le premier depuis Fast Asleep, sorti en 2002 (!!). Mixant jazz surréaliste, bizarrerie synthétique et ambiance onirique, On est ce que Funki Porcini a fait de plus beau et étrange jusqu’à présent.

Bradell peut être considéré comme l’un des pionniers du trip-hop classieux, opérant dans son Uterus Goldmine studio depuis une dizaine d’années. Son génie éclate en pleine lumière dès 1995, lorsqu’il sort son mythique album, Hed Phone Sex, et apporte à la musique samplée le surréalisme dark qui fera ensuite les choux gras d’un certain DJ Shadow (et son non moins mythique, Endtroducing).
Avant cela, le bidouilleur a sorti deux albums en 1994, sous le nom de 9Lazy9 (avec Keir Fraser), accumulant et manipulant une large palette de sons, samplés ou enregistrés live, dans le style ams de Thelonious Monk sur des breaks sinistres.
Alors tout ceci a permis l’essor de la musique à base de samples, son nouvel album, On, est, quant à lui, plus que jamais axé autour d’une instrumentation live.
L’opus s’ouvre sur l’introduction de “Moog River”, un hommage feutré à Robert Moog (l’inventeur du synthétiseur du même nom), mais c’est sur le deuxième titre, “This Ain’t The Way To Live”, que l’ambiance devient ment hypnotique, sale et sombre, montrant ainsi toute la richesse et la variété de l’oeuvre de Bradell.
La marque de fabrique de Porcini ? Amener une ligne mystérieuse et éthérée sur une instru hip-hop… un ressor stylistique qui a, entre autres, inspiré des artistes comme Amon Tobin et Boards Of Canada.
“Belisha Beacon”, c’est un peu comme écouter du St Germain sous champi hallucinogènes, tandis que le feu couve sous la boue de “Undermud”. “On An Inconsequential Afternoon”, morceau propice aux câlins s’il en est, envoûte avec ses lamentations de piano rêveur, où se déposent des bleeps et des clicks nébuleux. “Bright Little Tings” détourne des codes du jazz, alors que “The Magic Hands Of Fernando Del Rey”, tire son chapeau au vibraphoniste jazz, Lionel Hampton.
Bref.
Avec On, Funki Porcini, réapparaît avec son style intacte et toujours au goût du jour…
En espérant que le bonhomme ne mettra pas huit ans pour sortir son prochain album !


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