Colin Weeks: Charisme et absence d’ironie à Montréal

Colin Weeks, c’est un gars de la côte ouest qui a déménagé à Montréal pour faire de la musique, vivre la thug life, et potentiellement make it big, east coast style. Il suit des pèlerins comme Grimes et The Unicorns qui, on s’en rappelle, se sont aussi tapé ce genre de trajet pour créer leur carrière musicale.

Ça soulève évidemment la question: Qu’est-ce qu’on a ici qu’ils n’ont pas là-bas? Et surtout: En tant que musicien, moi, qu’est-ce que je fais de pas correct, et comment ça que mes affaires vont bof-bof alors que je suis né dans le Mile End. Je devrais avoir une longueur d’avance sur eux autres ‘me semble, non?

Colin Weeks: Charisme et absence d’ironie à Montréal

En tout cas, lundi à la Casa, Colin Weeks dégageait un charisme qui a dû se ressentir à des kilomètres à la ronde. Sorte de croisement génétique entre Sean Nicholas Savage, Mac Demarco et la moustache de Michael Rault, Weeks se promenait sur le stage tel un petit poisson dans l’eau. Il échangeait volontiers des regards complices avec son meilleur ami le bassiste et ses deux choristes.

Colin Weeks: Charisme et absence d’ironie à Montréal

Côté compos, il était clairement en mode ballade, et j’avoue que je me suis parfois dit que Weeks gagnerait à augmenter le tempo de temps en temps, pour le fun. Il pourrait aussi gosser un peu sur ses tones de guit, ou au pire, faire comme moi et se pogner une pédale de chorus pour sonner plus «Montréal».

Pour renchérir mon point, je soulignerais que Weeks a interprété un cover de Jack Johnson d’une manière qu’on ne peut qualifier que de non-ironique. Personnellement, je ne boude pas mes plaisirs et j’aime bien Jack Johnson, alors j’étais satisfait de ce moment, mais… Colin apprendra probablement à la dure que si tu veux te faire des amis à Montréal, t’as pas le choix de faire soit un cover de Suicide, soit un cover des Cocteau Twins, mais rien d’autre, et que même à ça, n’importe quel morceau sorti après 1987 est tout simplement inacceptable.

Colin Weeks: Charisme et absence d’ironie à Montréal

En première partie, Sara-Danielle a donné un excellent spectacle. Big up aux musiciens qui l’accompagnaient, tous deux des plus dans le groove, ou potentiellement in the pocket, tout dépendant de ce que cette expression signifie. Une des futures performances de S-D fera probablement l’objet d’une critique de ma part, donc préparez vos barniques. D’ici là, je vous conseille d’aller écouter son EP Live in My Dream si vous êtes game ou que vous aimez Men I Trust et ce genre de truc.