Quelques mots avec… masstø

À l’occasion du Crossroads Festival, qui vient de démarrer sur les réseaux, on a pu discuter avec certains artistes au programme. Aujourd’hui, en interview bonus, on découvre MASSTØ, groupe de rock et blues des Hauts de France. Interview.

Unis Son : C’était comment de travailler pendant le confinement et toute cette période de crise et de pandémie ?

Timothée : Je l’ai pas mal vécu, mais comme je suis rentré de Nouvelle Zélande juste avant de déménager et d’habiter à Arras ce qui fait que je n’avais pas d’instruments chez moi. Le déménagement était fait et après on a été confiné direct. Je n’avais pas d’excuses pour aller voir les deux loustics, et pour pouvoir faire de la musique. Donc on s’est échangé beaucoup de musique, on s’est soutenu moralement, mais ouais, pour moi c’était un peu compliqué. Mais on est là, et on survit.

Matthias : C’était particulier. On ne fait pas de musique électronique, y’a d’autres artistes qui font de la musique électronique qui peuvent s’envoyer des pistes ou des enregistrements. Nous, c’est pas le cas. Si on veut travailler, faut qu’on se retrouve tous les trois. C’était un peu particulier et on a passé deux mois, deux mois et demi à ne pas jouer. Donc quand le déconfinement a été annoncé, je pense que deux jours après on se retrouvait pour jouer.

US : Vous participez au festival Crossroads, et vous avez déjà enregistré votre session. Ça s’est passé comment pour vous ? Comment vous êtes-vous organisés pour ça ?

Thomas : C’est une première expérience. C’était une belle expérience parce que c’était la première fois qu’on jouait en fait sans public. C’était assez spécial parce qu’on a l’habitude d’être au contact avec le public. C’était assez expérimental.

Matthias : Et puis en plus juste avant on avait passé cinq jours en studio pour enregistrer le deuxième EP. On est arrivé sur le moment de la captation pour Crossroads avec cinq jours dans les pattes au niveau musique, c’était un peu le point d’orge de la semaine. Et il y avait le format imposé de treize minutes de set plus deux trois minutes d’interview. C’était assez compliquer parce que quand on joue dans des salles le format est plutôt de quarante-cinq minutes, et après quand on joue dans les bars, on joue généralement une heure et demi, une heure trois-quarts, des fois deux heures quand on est chaud. C’est vrai que là, treize minutes c’était un peu court. Mais le moment du studio nous a permis de nous reconcentrer et de jouer ensemble et ça se voit je pense sur la captation, on est vraiment soudé et c’est vraiment chouette.

US : Est-ce que vous le referiez ce genre d’expérience de concert digital ?

Matthias : Avec plaisir dans ses conditions-là !

Timothée : On a été bien chouchouté, bien dirigé par l’équipe. C’était la première fois dans cet exercice. Et c’est vrai que de se retrouver dans une salle où on a déjà joué, on se retrouve dans la fosse et qu’en fait normalement le public devrait être dans la fosse et nous sur le plateau, c’est bizarre mais en même temps on a été chouchouté, on a été bien drivé, ça s’est superbien passé.

US : Vous avez mentionné un deuxième EP, c’est quoi la suite pour vous avec tout ça ?

Timothée : C’est la guerre [rires]

Matthias : Le deuxième EP on pensait assez naïvement avant le confinement, le sortir au moment de Crossroads pour utiliser le festival comme lancement. Là on se rend bien compte que le COVID-19 et l’impossibilité de faire des concerts dans des salles en tout cas en jauge debout, ça n’avait pas vraiment de sens de le sortir à ce moment-là. On ne pourra pas le défendre en live, nos ventes se font uniquement sur les concerts, assez peu sur Bandcamp etc., du coup se retrouver avec 500 ou 700 CDs sans pouvoir les distribuer et échanger avec un public… ça n’avait pas de sens. Du coup on le décale à début 2021, au premier trimestre. Du coup ça nous donne une vision, alors qu’au moment du confinement on n’avait aucune vision sur l’avenir, et sur ce qu’on pouvait faire sur le reste de l’année. Cette stratégie-là pour sortir l’EP nous donne une vision ou en tout cas des choses pour continuer à exister même si on ne peut pas faire de concert.

US : C’est déjà ma dernière question : quel est votre premier souvenir musical ?

Thomas : Je pense que c’était Isaac Hayes en 45 tours, je ne connaissais pas du tout et j’ai découvert ça quand j’étais tout jeune. La pochette de l’album avec des grosses mailles dorées sur lui et des lunettes de soleil, c’est probable…

Matthias : Je vais aller encore plus loin : c’est ma mère qui chante des chansons pour dormir… Et je crois qu’elle en chantait plein, elle avait un catalogue énorme de chanson pour m’endormir, donc je pense que c’est le premier souvenir … Du chant.

Timothée : Je fais partie d’une famille de musicien et je pense que les premiers souvenirs que j’ai c’est genre mon père qui joue de la guitare en soirée, avec les copains … y’en a plusieurs comme ça qui viennent en tête. Comme un CD, même pas un CD, une compile casette, quand on revenait de vacances dans le Sud, mon père passait cette casette dans la Golf, et je pense que c’était la dernière casette qu’il pouvait mettre, et c’était la casette qu’il mettait quand on arrivait sur Amiens…

On remercie encore MASSTØ pour leur temps et leurs réponses. Le groupe jouera au Crossroads Festival le 10 septembre à 21:50 (GMT+1). À ne pas manquer (la vidéo est disponible sur notre Facebook).


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