De.Ville: Lorsque la voix est un instrument de musique

De.Ville, c’est la rencontre entre deux Montréalais, le chanteur Ziad Qoulaii et le producteur Simon Pierre. Deux hommes qui ont travaillé pendant un an sur Sables, leur EP paru au début du mois de novembre. «On est vraiment fiers du résultat, ce fut une année chargée qui a commencé par hasard dans des soirées de jam», analyse Simon en entrevue.

Voguant entre l’arabe, le français et l’anglais, le résultat est donc à l’image de Montréal. «Montréal n’est pas juste français, mais notre album est montréalais à 100%», concède-t-il. Pour le réalisateur, la voix de Ziad Qoulaii était un outil à part entière dans son travail de composition. «Je ne suis pas distrait par la langue, même si je la comprends peu. La sonorité, la voix de Ziad est un instrument de musique comme tel.»

C’est à travers de sept chansons dépaysantes que le voyage débute, bercé par la voix du Montréalais d’origine marocaine. C’est d’ailleurs là qu’il se trouvait au moment de l’entrevue avec Simon.

Questionné sur la réception que recevra l’album ici au Québec, Simon y va de ses prédictions. «Je pense qu’il va y avoir deux écoles de pensée. Ceux qui vont intégrer ça dans la fucking catégorie musique du monde et ceux qui vont l’écouter , comme on écoute de la musique.» Le duo ne veut toutefois pas rester uniquement dans la Belle Province. Ils ont l’ambition de faire découvrir De.Ville en France, où leur public pourrait être favorable à les découvrir et est un peu plus habitué à ce mélange des genres. Des spectacles sont également prévus au Maroc l’année prochaine. «Mais tant que les personnes écoutent l’album!»

Au travers de RnB maghrébin de De.Ville, les connaisseurs de la scène rap locale remarqueront la présence de Jah Maaz du groupe LaF qui apporte une petite touche francophone sur la pièce Oublie moi. Au final, Sables s’écoute et se réécoute plusieurs fois.

Une gratification qui fera un grand plaisir à Simon. «Le nombre de fois que j’ai dû refuser de sortir les samedis soirs pour travailler sur notre projet.»

Sors Simon, sors.