Vladislav Delay

Vladislav Delay

Isoviha

(Planet Mu)

Bien qu’enregistré il y a quatre ans, Isohiva résonne étrangement avec notre époque perturbée par le bruit des canons à quelques milliers de kilomètres de nos frontières.

Continuant de prendre son inspirations dans les contrées sauvages qui ont nourri son diptyque Rakka, Isoviha est son pendant plus abrupt, construit autour de noise viscérale et de rythmiques chaotiques, géographie rugueuse où l’urbanité se voit envahir des zones sauvages, à coups de pelleteuses et d’usines pollueuses.

Isohiva est aussi une enclave finlandaise envahie par les russes en 1700, dont tous les habitants furent éxécutés, excepté un couple laissé vivant pour enterrer les morts, album prémonitoire en forme de passerelle d’un cycle semblant se répéter sans cesse, miroir musical de l’histoire d’un monde haché par ses propres maux.

Vladislav Delay superpose les couches, éparpille les zones pour les recentrer vers un tout tournant sur lui-même, bouillon d’idées dérivant sur des banquises désséchées par la petitesse de notre soi-disant civilisation.

Les plages s’accélèrent ou glissent sur des reflets poussiéreux imbibés de hardcore dénudé, de proto-techno dronesque et d’IDM vacillante. Superbe.

Roland Torres

Site: vladislavdelay.bandcamp.com/album/isoviha

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